J’ai dit déjà et partout que le mois d’août n’avait pas ma faveur.
J’ai tenté d’expliquer. De me justifier ?
Certains lions et lionnes se sont offusqué(e)s : quand même, c’est notre mois de naissance ! Tu pourrais faire un effort !
J’ai parlé d’Auguste et de Julius dans un billet précédent justement à propos de ma réserve sur sixième mois de l’année, pité au beau milieu de l’été.
Il n’y a rien à faire : je n’aime tellement pas le mois d’août que je l’ai oublié !
Mes meilleurs bains sont ceux de septembre. La plus belle lumière, c’est maintenant. L’air est propre, épousseté par le vent. Même si les bains d’août dans une petite rivière…
Les très riches heures du Duc de Berry – le mois d’août
[…] Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d’août.
Aragon – Les Yeux d’Elsa
Allez, un plongeon dans le passé :
AOÛT
Ce fut un étrange mois d’août, éteint, confiné, morose. Un mois d’août avare.
Nous étions sur la défensive, sur le reculoir. Un mois d’août où chacun reculait sur le plongeoir.
À pieds joints, éclaboussant le fond du silence, nos mémoires jouaient à cache-cache. L’air se noyait, asphyxié d’odeurs. Bêtes vivifiant les lourds instants, une puissante immobilité nous étreignait.
Amis, n’oubliez pas les notes d’automne précoce que nous piquions au creux de nos après-midi citrouilles !
Amis, nos pianos, flûtes et luths résonnaient. Nous fermions nos yeux-vérandas.
Extrait de L’Aveu des nuits – Éditions des Vanneaux, 2017 (l’Ombellie)