PHOTO DE UNE : FEGGARI XOUW Fleurs de câpriers
Les grecs aiment danser et ils le font drôlement bien !
Mais – est-ce grâce au vent ? – tout danse là-bas. La dendolâtre que je suis a publié l’an dernier des images d’arbres fous. J’en ai vu d’autres, cette année. Notamment ce platane insensé (avec discussion entre spécialistes sur platane-érable ou pas) !
Il y a aussi le charmant ballet des tamaris dont l’amie-de-là-bas parle bien avec mots et images ; le nom vient de l’arabe ترفاء (tarfa’). On le trouve souvent au bord de la mer : les rives en sont embellies et très douces.
Cette année, j’ai vu des plantes vraiment bizarres. Par exemple – et celui, celle qui me donne le nom sera remercié très abondamment – dans le camping de Tinos, il y a cette folie de velours vert de gris :
On ne voit pas très bien mais elles sont très grandes et exécutent une chorégraphie assez complexe et cocasse ! J’en connais – j’ai le(s) nom(s) – qui ont chouravé des boutures ! Il fallait faire les pointes pour prélever une petite feuille au cœur du grand éventail sans se faire repérer bien sûr !
Et puis ceci aussi :
Photo Feggari XOUW ainsi que les suivantes
On connaît bien les acanthes françaises. Il y en a de très majestueuses dans un lieu proche que l’on aime beaucoup. Avec d’immenses feuilles larges et tendres. Le paradis des escargots ! Mais regardez les feuilles des acanthes tiniotes ! Assez guerrières, les filles, et sauvages ! Mais non… les épines sont des réserves d’eau pour les jours de sécheresse et Zeus sait que la pluie est rare sous ses cieux ! Surtout ces temps-ci, n’est-ce pas, les amies des îles ?
Et enfin, celle qui m’a le plus émerveillée, je crois, c’est le câprier avec sa fleur ébouriffée aux étamines violettes. Tout est beau dans cette plante : ses feuilles d’un si joli vert bien rondes en face à face, sa générosité, son côté disert et juvénile…
Oui, je sais, j’interprète beaucoup, je les personnifie, j’entends ce qu’elles chantent et je vois comme elles dansent. Je parle de musique, là. De petites cantates jubilatoires. Des oratorios. Des hymnes.
J’admire cette beauté offerte, le long des chemins, partout, au bord des routes : c’est une fête pour les yeux, une broderie subtile, une broche parfaite, une rose fourrée qui finira échevelée.
(Je ne parlerai pas du fruit qu’à ma grande honte je n’apprécie pas.)
Le câprier jouissait d’une grande estime dans le monde arabe comme en témoignent ces paroles attribuées à Mahomet : “Le paradis a souri et alors la truffe a poussé ; la terre a souri et le câprier a poussé”.
Pour la musique, la chanson du jasmin dans la version de Jordi Savall avec la grecque Irini Derebei, chanson que nos amies hellénophones nous traduiront, si elle le veulent bien…
Un grand merci à Feggari pour ses photos !