Îles mobiles – 1. Le voyage

Aimer les îles. Aimer y arriver en bateau. Aimer imaginer qu’elles voyagent elles aussi. Aimer la mer, ses couleurs, ses formes, sa présence.

Je suis encore là-bas, plusieurs fois par jour. L’ai-je quittée ?
Il y eut tant de lumière(s) ! Tant d’eau(x) et de pierres ! Tant de genêts et d’acanthes ! Tant de parfums et de goûts ! J’en parlerai plus tard.
Les ai-je quittées, devrais-je dire puisque cette année, la belle Andros, l’île voisine si différente de Tinos, est venue compléter ma découverte des Cyclades.

Il faut d’abord y arriver dans le pays : l’avion que j’aime bien (malgré la culpabilité du bilan carbone) même si je déteste les aéroports, et surtout le bateau : ça, je ne m’en lasse pas ! Avec une mention spéciale pour les Fast Ferries (les plus lents, oui oui) et surtout le Theologos rouge et blanc. Lorsque j’y pense, c’est MON Thelologos. On y circule librement, on écoute, on regarde. On est sur la mer Égée.
Le vrai voyage commence là.
Sur les bateaux, il y a toutes sortes de gens et de bêtes. Des chiens et même un chat, cette fois.
Les djeunes sont souvent vissés à leur téléphone à tout faire.
Les autochtones, bavards et gourmands.
Les touristes, excités et souriants, mitraillent à tout va.
Et comme j’ai la prétention de ne pas me considérer comme une touriste, j’observe les gens et l’eau, les bateaux croisés, les oiseaux et les îles qui défilent.

Le ferry est une île, avec ses habitants, ses quartiers, sa cargaison ; une île bruyante qui trace son sillon.

On croise d’autres bateaux. Ils s’éloignent en glissant vers d’autres îles. L’eau est tantôt souple et ondulante comme une anguille tantôt masse dure et compacte. Je pense à cette étrange houle qui serpente encore de chaque côté du sillage. C’est une divinité marine, c’est sûr !
L’eau revêt toutes les couleurs.

On va bientôt arriver. C’est aussi un grand moment. La manœuvre est belle, exécutée avec patience et précision. Arrivée ? À Rive ?
Et le ferry libère sa cargaison dans l’agitation et le désordre. Il faut faire vite. Il continue sa course, vers la prochaine île… Quitter le bateau, mettre le pied sur la terre de l’île. Retrouver l’amie.

Sois, mon oiseau, la mer
et moi le rivage,
que tu viennes avec les vagues
droit dans mes bras.

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