Moyennant quoi… (carte postale mouillée)

Déluge en juin, chagrin

Des musiques mouillées, il y en a comme s’il en pleuvait, un vrai déluge. Mon choix s’arrête sur mon chouchou et son Arche de Noé :

D’abord avancez les girafes
Et puis les vaches et les chevaux
Les crocodiles et les corbeaux
Les souris, les hippopotames

L’expression est marrante : “moyennant quoi”. Un peu comme “voyons voir”. Bon, moyennant quoi, j’ai été privée – très profondément – de lumière pendant une semaine… M’apprendra à y aller, dans ces pays sévères quand la météo pessimiste annonce le pire ! Moyennant quoi, six jours de pluie incessante et glacée peuvent vous appesantir, vous rendre un brin tristouille, vous transformer en tortue neurasthénique, vous teindre l’âme en gris.petites-tarasconaises.jpg

Mais pas que…Il y a toujours
– à voir – ah… justement, à propos de gris, les petites grises tarasconnaises et les fleurs de montagne

Les cols verts d’Ariège

– à entendre – ouh… le torrent déchaîné, au premier ci dessus, deux colverts endormis
– à sentir
 malgré leur détrempage les exquises pivoines
– à faire – marcher, harnachée comme une vieille haridelle [ n. f. orig. scandinave : mauvais cheval maigre. Larousse].

Mais trop de pluie plombe. Trop de nuages ensevelit.
Et lorsqu’à Capoulet-et-Junac (Ariège), on tombe sur ça, on meurt direct :

Antoine Bourdelle Monument aux morts

Alors, on revient et à Toulouse, le ciel s’éclaircit. À Bordeaux, il fait beau et tiède. On change de monde, d’humeur, on revient à la mesure. Trop de tout tue.

P.S. : pardon pardon, amie de là-bas, ton pays est beau et toi, tu es douce. Mais on a brûlé presque toutes les bûches, non ?

Photos : C. Destandau

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Véronique
Véronique
il y a 10 années

Tes grises tarasconnaises me font penser à ces vers de Maurice Rollinat (découvert récemment) dans un poème intitulé Fuyons Paris : J’aime l’arbre et maudis la hache! / Et je ne veux
mirer mes yeux / Que dans la prunelle des vaches / Au fond des près silencieux.”

Il a aussi écrit La Vache au taureau (dans un recueil intitulé Les Névroses) mais là je vous laisse découvrir seuls la chose…

Pourquoi Rollinat n’a-t-il pas une plus grande postérité ?

A ce propos, Eric Dussert a écrit un livre La Forêt cachée pour rassembler tous ces “littérateurs” oubliés. Je suis allée l’écouter présenter son ouvrage l’autre jour : c’était drôle,
bien renseigné, burlesque et intelligent. Que demander de plus pour occuper les jours de pluie ?

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Pas trouvé, comme je le pensais, Maurice Rollinat dans le grimoire de ma mère (je m’auto-cite mais… cf Billet 267 du 17/02/12). Pourtant, ce nom réveille un souvenir endormi : peut-être à
l’école…

Trouvé d’autres qui figurent peut-être dans La Forêt cachée de Dussert, sûrement, même !

Pour occuper les jours de soleil, quoi de mieux qu’une bonne marche en forêt avec un chien attiré par la bouillasse, et ce que racontent les arbres ? 

Brigitte Giraud
Brigitte Giraud
il y a 10 années

Besoin de lumière venant d’en-haut, et d’une terrasse ensoleillée, ça te dit, hein ?

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Ahhhh , YES ! Toutes les lumières sont les bienvenues.

(Je te tél)

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