Et si on partait ? Ou L’Art de la fugue

Ça prend parfois… Une poussée interne, même pas de valise prête, pas de cartes routières… Rien. Juste l’envie d’être au volant et de rouler rouler, croiser, être traversé par des pays, des paysages, des couleurs de ciel, des lumières sans nom.

Pas de faim, pas de soif, pas d’arrêt, une paire d’yeux en mouvement, juste pour le mouvement peut-être…

Pas de but – croit-on – pas de passé, le temps immobile, nous en mouvement, sans pensée. Le mouvement EST la pensée.

Pas à pied car on sentirait la fatigue et on n’irait pas assez loin. Assez loin pour quoi ?

Pas une fuite, on n’a rien à fuir qui ne soit si bien ancré en nous qu’on l’emporte partout. Fait tellement partie de nous que c’EST nous. On ne peut se fuir.

Les bagages sont dans la tête. Eux seuls sont statiques. Ce n’est pas que la tête est vide, c’est qu’elle est pleine de vide. Le jour vient, apporte sa lumière et repart ailleurs, fait place à la nuit qui emplit tout, ne laisse passer que quelques sons et des ombres, des illusions. Et ainsi longtemps, tout bouge, avance, se perd dans l’ailleurs.

Le temps de penser à cette fugue et je suis déjà revenue.

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Sophie Taeuber-Arp – Équilibre (1931) : Merci 1000 fois au Grancapo de m’avoir fait découvrir ça.

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