Avec tout ça…

On papote, on vote, on re-vote et le temps passe. Aujourd’hui, c’est encore dimanche, même si c’est mardi. Ça défile. Les semaines des quatre dimanches.

Aujourd’hui, parce qu’il fait doux et humide, parce que les fleurs d’accacia offrent leurs grappes blanches, Parce qu’on a tous besoin de calme, parce que je me laisse divertir par mille activités plus ou moins sérieuses, je vous propose juste un texte (de moi) et une photo (de Clarisse Mèneret), tirés de notre petit bouquin, L’Herbe bleue.

Voilà :

Photos-Clarisse-034.jpgJusqu’alors invisible, au bout de l’allée de sable et de fleurs, apparaît le mirage : l’abordage du Bassin résonne comme l’entrée dans un rêve gris perle : c’est une supposition, une apesanteur.

Derrière cette transparence, existent, au-delà de la palette épuisée, d’autres gris que l’on ne croyait plus possibles.

Loin sur l’eau, une traîne de goudron bleu joue avec une ruban d’huile, chenaux de velours…

Le débit des échanges est lent, brasse coulée, sans prise et sans importance, et l’on marche sans empreinte, réunion de fantômes.

Au bord, le liseré noir de varech vient clore enfin l’intraçable cadre.

Toute la journée aura ressemblé à une fin de journée.

Rien ne veut finir…

 

L’Herbe avril 2001

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