Les capucines aiment les étourneaux qui aiment les clématites qui n’aiment personne

Les fleurs, les étourneaux et quelques (vers de) Racine.

Je suis très absorbée par un travail – par ailleurs passionnant – sur la littérature du XVIIe siècle. Je n’en oublie pas pour autant mes observations de la saison, de l’avancée du temps, des petits accidents ou grosses tragédies qui affectent les règnes végétal et animal. Au contraire, mes héros raciniens orientent mon regard et mes pensées vers les dualités qui traversent toute vie : ni coupables, ni innocents. Ainsi les étourneaux, énervés et arrogants, viennent vider la gamelle de Madame Nina Chatte. Boucan incroyable parce qu’en plus, ils se chamaillent. Ils sont très beaux et ne le savent pas. Ils se servent. Monsieur de La Fontaine aurait fait intervenir la minette qui aurait chopé l’avide oiseau en lui disant : « Imitations hors pair, plumage métallisé / Ne te donnent le droit de me dévaliser » Et croc ! Mon ami qui a fait alexandrin deuxième langue trouvera sûrement à redire mais…

Ma clématite est très belle aussi ; elle lutte contre les assauts des capucines, déchaînées cette année :Les clématites de mai

Dès février, les capucines menaçaient. Depuis, l’invasion est totale. Elle déferlent habillées de jaune, d’orange vif et même de rouge. Leurs feuilles géantes font de l’ombre aux petites choses qui essaient de pousser.
Je n’interviens pas trop. Qu’ils se débrouillent !
Je m’en vais retrouver Narcisse
, celui de Britannicus ; je m’en vais pleurer avec ma chère Phèdre :
Ariane, ma soeur, de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ?
Et en regardant mon jasmin, dire :
Tout m’afflige, et me nuit, et conspire à me nuire.

Et pas en verlan comme ce fou de Luchini !




 

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