Ceci n’est pas une bibliothèque : c’est du papier cadeau transformé en affiche
Bibliothèque Endroit où l’on place des livres dit l’étymologie, ou encore Dépôt de livres. Ça ne dit pas “ranger”, ça dit “placer”, ça dit “déposer”.
Je suis bibliothécaire, (étais, devrais-je dire et entre autres métiers) ça s’est trouvé ainsi, pas vraiment choisi. À l’IUT des Métiers du Livre, j’avais le choix avec libraire ou édition : dans le 1er cas j’étais trop nulle en comptabilité ; et dans le 2ème, je suis courageuse mais pas téméraire. Alors, zou ! Bibliothèque. Études complexes et pénibles. Trop dans le contenant, pas assez dans le contenu. Et ce mot de Taxinomie qui me faisait toujours penser à Taxidermie ! Classer, ranger.
Mais chez moi… Quel bin’s ! Vingt cinq fois et demi, j’ai essayé de trouver le bon classement. En plus, je crois l’avoir déjà dit, mes livres préférés ne sont pas tous dans la bibliothèque (vous remarquerez la polysémie du mot : meuble, lieu) ; parce que je les donne, je les prête, je les prête-donne, bref ils disparaissent. Certains sont debout, à leur place, normaux, quoi !
D’autres sont couchés, penchés, sont déplacés, sortis, remis au-dessus, en tas, ailleurs… Dans du provisoire qui dure. Et puis, vous savez bien, si on range, on ne trouve plus après…
Je ne peux m’y faire : les livres aiment le désordre, je suis certaine qu’ils bougent, se mélangent, se cachent, vivent leur vie. Alors, j’abandonne mon rêve de rangement-classement. Vaguement parfois, je remets un peu d’ordre, un temps de vague à l’âme, un temps de divagation. J’ai choisi l’ordre alphabétique d’auteur faisant fi du genre. Mais ça donne des voisinages bizarres : les polars (pas beaucoup, je n’achète pas, j’emprunte) coudoient des écrivains très reconnus voire monumentaux et Barthes n’est pas loin de Balzac… J’aime bien. Les livres de poésie sont à part, plutôt côté musique, normal, non ?
Lecteurs amateurs de chat, connaissez-vous l’histoire de DEWEY, le chat de bibliothèque ?
Dessous, un extrait de SEVEN (admirez la musique !)