C’est comme ça que l’image en politique a commencé : le galurin de Clémenceau… Un homme qui donnait à voir un élément familier et personnel. Voilà ce qui m’a frappée dans une émission sur L’image de soi en politique (France culture janvier 2011) ça et le corollaire : la disparition de la politique au fur et à mesure que nous pénétrons – à notre corps défendant, parfois – dans l’intimité de nos dirigeants !
Mais à l’époque de Clémenceau, et pour quelques temps encore, la fibre républicaine vibrait dans un discours de raison. Les dirigeants n’étaient pas encore des champions de la proximité ! Une étape est franchie avec Coty et la photo de sa femme publiée dans Paris Match : ça, c’est du nouveau. Ou encore, la com’ au service du dirigeant. Jusqu’à De Gaulle, nous étions encore avec le » sacré républicain « , le respect, la dignité, la hiérarchie. Enfin, c’est ce que l’on montrait et la télé naissante commençait son show. Faut-il rappeler que Tante Yvonne n’était pas précisément mannequin ?
Et c’est la forme qui commençait à influencer le fond ; souvenez-vous les causeries au coin du feu de Giscard (cf. Le Luron), Chirac et la rigolade (cf. Les Guignols). On pouffe.
Mais on est passé de la popularité à tout prix à la popularité à n’importe quel prix y compris le tout-émotionnel. Faut y être, même si on doit dire « casse toi… » Il faut être filmé, pris en photo, parce que si on y est pas, un autre y sera : fait très chaud, faut y être, il y a une tempête, faut y être, un enfant meurt, faut y être. Y être pour y être vu, car l’électorat est devenu si volatil ! La com’ devient de la pub’. Si, en prime, on te voit avec une belle femme, et à Disneyland, s’il vous plaît, alors là… T’as tout juste.
Houps, pardon !
Quand la politique de la (fausse) compassion et la (fausse) proximité prédominent, c’est la disparition assurée de La Politique. Mais l’image, elle se porte bien, merci.