J’ai souvenir d’un moment d’inculture un peu gênant : quand Minvielle est venu à Bordeaux, il a introduit sa chanson sur Éole en nous demandant si nous connaissions le nom des quatre vents. Pas une seule réponse dans la salle ! La honte totale ! Le pauvre Minvielle n’en revenait pas et nous non plus. Bon, depuis évidemment, on a comblé cette lacune quoique je ne garantisse pas la fiabilité d’une mémoire-plus-de-la-première-fraîcheur.
Alors, justement, à propos de fraîcheur, ce ouique-nd fut vraiment placé sous le signe de Borée mais, ça m’ennuie parce que ce n’est pas sa saison. C’est celle de Zéphyr. Alors, le dérèglement climatique aurait-il fait naître de nouveaux vents, non encore nommés, hybrides, la saison de Zéphyr, la froidure de Borée… Zérée, Bophyr ?
Boticelli La Primavera (à droite en bleu Zéphyr)
Pourtant, malgré le retard certain des lilas, tout le monde était au rendez-vous : les aubépines, les coucous et la muscari, les pissenlits et leur jaune insolent … Mais le vent, ce vent glacial qui traverse toutes les couches de tissu et même la peau !
Ce vent dont même Henri Michaux se plaint : ” Ce hurlement du vent par vagues et par reprises et damnés crescendos, nous provoque… Et si encore il y avait une raison […] “
Passages
S. Conca – Borée enlevant Orithyie
Ce que je note, c’est que les vents – au moins ces deux-là – passent leur temps à enlever de jeunes filles, ce qui, même s’ils ont des ailes, est un peu cavalier. Les dites jeunes filles ne semblent pas plus effarouchées que ça, pas frileuses n’ont plus .
Bon, le vent sert à faire galoper les nuages et à transporter des milliards de petites graines. Ça décoiffe les oiseaux, ça fait rire les enfants, ça agace les grands qui ne s’entendent plus penser… Somme toute, c’est très utile !
Dur, dur la musique… Il y avait Georges Brassens, Minvielle, les Boréades de Rameau et des quintaux d’autres. Je m’ autorise deux chansons que j’aime beaucoup beaucoup beaucoup
Les cousins de Marseille m’ont apporté une très bonne bouteille de vin blanc à déguster … alors quoi? Côtes du Ventoux : Aubépine! Ca va très bien avec ton billet. En plus ça vient de Caves de
lumières. Qui dit mieux!
Ce tableau semble si modern (les fleurs qui continue sur le visage) et le mystère de la robe soulevée. On a une phrase en anglais There is more to this than meets the eye : il y a des aspects qui
échappent au regard. Mais peut-être ici :on ne connaît pas les dessous de l’affaire. 😉
Tu m’as donné très envie d’aller à Florence pour le voir ce
Printemps en vrai.
Il y a comme ça plein plein de coïcidences amusantes… pour l’anecdote : une amie m’a téléphoné après mon article sur John Cowper Powys et m’a dit qu’en ouvrant le blog elle était stupéfaite de
voir ce billet car elle venait d’offrir Givre et cendre à un ami !
Quant au Printemps, j’avais eu la chance formidable de le voir à Florence alors qu’il venait juste d’être restauré et c’est un choc !!
A ta santé, Warren.
“tout le monde était au rendez-vous : les aubépines, les coucous et
la muscari, les pissenlits et leur jaune insolent …”
Oh, mes chères aubépines, comme j’aurais voulu être avec vous…!
Marcel, les fleurs sont des mots et les mots sont des fleurs…Et la Lizonne vaut bien la Vivonne, non ? Dans aubépines, entendre “aube” et “épines”