Toute petite déjà, Duffy m’enchantait ! Je crois que c’est un bouquet d’anémones que j’ai vu en premier ou la mer et ses bateaux peut-être, et je me souviens que j’étais joyeuse qu’une telle peinture existe.
Dans un texte consacré à Dufy, en 1946, l’écrivain américain Gertrude Stein s’exclame : « Raoul Dufy est plaisir », rappelant ainsi que l’oeuvre de Dufy, dans les années les plus sombres – il était alors malade – conservait son pouvoir de séduction par la couleur et sa capacité à exprimer la joie de vivre.
Toute cette œuvre se propose et s’anime à la manière d’un théâtre qui serait celui du monde et de la vie. Elle exprime tout ce que peut avoir d’agréable, de noble, d’émouvant, d’harmonieux et de rare une réalité dont elle fait oublier toutes les laideurs. Pierre CAMO DUFY, L’ENCHANTEUR »
Et c’est une élégance pour moi de cacher l’effort derrière une apparente facilité ! Et j’aime beaucoup aussi que Dufy ait peint des décors de théâtre et des tissus pour Poiret et qu’il ait été graveur et qu’il ait tant aimé la musique !
Partout, dans les régates, les foules, les blés, les courses de chevaux, la pleine musique qui s’échappe des dessins d’orchestres, tout y est vie ! Et sonorisé, s’il vous plaît, ça cliquette, ça vivre, ça tinte avec fraîcheur et éclat. Parfois, la joie est si simple.
Violon bleu
Violon rouge
Darius Milhaud Le Boeuf sur le toit – Décors : Raoul Dufy