Les centaines d’enfants…

Les centaines d’enfants qui meurent par le monde
à chaque seconde

épaississent la taie de nos yeux
et le noir de nos ongles

 

toi qui pèses de ton poids de chair
et de trahisons
peux-tu consentir

 

à vaquer dans le clinquant
au lieu de

 

les nuages s’alanguissent
la touffeur du bois champignonne
avec le désir de toi

depuis que je la serre
l’angoisse écrit plus loin

 

écrire n’est pas une fin
tout au plus un cadavre à déplacer
loin du bord

 

Jacques DUPIN – Coudrier – P.O.L., 2006

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