On vous conseille de vous aérer, d’aller voir ailleurs si vous y êtes. Mais vous y êtes trop, justement. Enfin, celui ou celle qui entend tourner, là-haut, les pensées en cage.
Pas penser. Vos pieds, que vous voudriez ancrés dans la terre jusqu’à y raciner, se mettent l’un devant l’autre comme dans la chanson. Il fait trop froid pour le surplace.
La plupart du temps, c’est un végétal qui vous appelle. Que se passe-t-il ?
Cet arbre avait trop de pensées. Alors, il s’est créé un visage qui déverse le trop-plein sur la terre.
On pense à l’arbre qui pensait trop. On continue, en tentant de faire taire le bruyant soliloque qui de nouveau s’incruste sous le bonnet ou la capuche. On voudrait s’absenter de soi.
Alors on s’installe dans la rousseur du sophora (je ne sais lequel, l’arbre des pagodes sans doute) : c’est une merveilleuse cachette au printemps, presque une cage. Mais à présent, seules les pensées fines peuvent aller se nicher sous les rameaux. Allez, filez, pensées… Cherchez la consolation puisque vous vous sentez insécures comme les enfants auxquels les grands ont trop menti.
Puis l’on retombe sur une histoire de tête. On trouve une couronne mais le roi a disparu. Il est sous la couronne, c’est un roi souterrain, enterré debout. Il était immense.
Seule la lune, à l’aube, m’a emportée dans un pays sans pensées épineuses, simplement la contemplation de l’éphémère. Et la musique, bien sûr !