Ça arrive : on n’a plus envie. On s’en va. On lâche tout. On a très exactement le désir de ” faire du bien à son corps pour que son âme ait envie d’y rester ” . Et puis, on (y) revient, bien sûr. Après avoir vu ça :
On recharge les batteries avec de l’ailleurs (ci-dessus près de Cancale) ou du tout près :
Le château de sable qui résiste à la marée montante à Claouey. On a 8 ans et on participe à la fierté du constructeur : ” t’as vu ? il résiste ! “
On résiste. À quoi, on ne sait trop. Au désir d’immobilité. Alors, on se meut, on s’émeut. Et ça repart. On peut laisser monter et descendre, comme les marées, des émotions, des présences, des absences, des couleurs.
Je suis revenue. Je repars. Je suis la marée (être et suivre, le beau mot qui s’entend de ces façons diverses). Mes désirs d’eau me tiennent. Mes châteaux de sable aussi.
Ben ouais, même que c’est la même ! et je l’ai emmenée avec moi à Barcelone, je ne sais pas pourquoi vraiment… Va bene desde tu campanera !
“Comment faire pour que tout tienne ensemble”, hélène Cadou a de bien jolis mots, comme les tiens qui m’y font penser, de loin en loin… de grandes tristesses muettes, un château qui ne croule
pas, l’eau entre les doigts. Etre comme un môme qui s’étonne encore, ça se perd l’étonnement… Il est toujours dans tes textes, avec des couches et des sous-couches de petits regards sur le
monde, un silence pour le temps de regarder et comme une musique monte, pouh !!! “comment ça se peut cette beauté-là ! c’est elle qui tient ?”…
Est-ce la Hélène de René-Guy Cadou ? Celui qui m’a accompagnée durant tant d’années ? C’est l’étonnement devant la survenue de la joie, dans un monde – peut-être le mien seulement –
fatigué. Une immersion dans ce monde de l’enfance où seul, le présent existe.
Et pourtant, on y travaille, à construire des châteaux, fussent-ils de sable !