Gilles GHEZ, invente, construit, crée, bâtit des boîtes, d’étranges boîtes ni peintures, ni sculptures ou plutôt mi-peintures, mi-sculptures. Avec Gilles GHEZ, c’est souvent ou bien/ou bien et encore mi/mi et parfois ni/ni. Pour des boîtes, c’est drôlement ouvert !
On pourrait dire que chacune d’entre elles raconte une histoire, souvent liée à la mer mais on peut aussi dire que l’histoire importe peu. Le soin mis à raconter l’histoire et à la mettre dans la boîte compte plus que l’histoire elle-même. Bon : personnages et décors miniaturisés. Pour les décors, c’est un peu l’inventaire à la Prévert : il y a des jonques chinoises, de grands bateaux, des chevaux, des drapeaux, des chaussures, des tapis volants, des temples exotiques, bref, ce serait Tintin et Corto Maltese en voyage, mais le voyage immobile, celui qu’enfant on faisait dans sa tête.
Les boîtes sont chambres d’hôtels, lieux de séjour provisoire pour d’éternels voyageurs, lieux d’impermanence, ouverts sur l’une de leur face à l’œil du spectateur, œil lui-même nomade… Les boîtes sont autels, reliquaires, espaces de conversations… Les boîtes sont moments d’opéra, rappelant les maquettes de décors, soulignant la proximité entre les limites d’une scène de théâtre, les cadres qui cernent un tableau, les bords d’une fenêtre à travers laquelle on regarde … Gilbert Lascaux Douze rêveries et réflexions autour de Gilles Ghez et de Lord Dartwood
Dans les boîtes et autour, ça joue beaucoup : montré/caché, appartions/disparitions et entre les boîtes, on dit qu’il y aurait l’imaginaire.
Il est très élégant, Gilles Ghez, mais pas dandy, la véritable élégance désuète et absurde des britanniques qu’il affectionne d’ailleurs, et il possède un style complètement singulier.
Donc, c’est un monde fou fou fou et, vous l’aurez compris, j’aime ce monde. (et hop, un petit lien sur le site : http://www.gillesghez.com/films/film1.php)