Je mets des guillemets parce que cette expression n’est pas de moi. C’est une amie qui le dit. Mais l’essayer c’est l’adopter tant elle correspond à ce que je ressens face à certains objets. Donc, clin d’œil pour l’expression qui me va comme un gant. Et comme dit notre ami Jérôme Deschamps dans Les frères Zénith : « ça va avec tout » !
Le joli-moche… comment dire ? Vous allez comprendre. C’est lorsqu’on se demande en voyant l’objet à quel degré il a été conçu et par là, à quel degré on doit le recevoir. L’éventail est large. Exemple :
C’est une tapisserie trouvée dans une petite chapelle. Ben oui, pourquoi pas ? Ça nous dit quelque chose… Elle existe vraiment, cette peinture. Cherché, trouvé : c’est une série d’un certain C. M Coolidge Chiens jouant au poker, en 1903. J’en reparlerai. Mais en tapisserie, j’avoue que ça fait son petit effet ! Revenons à nos « jolis-moches ».
Dans la même chapelle, une table avec sa belle toile cirée et ses chaises bleu layette avec leur galettes assorties, genre « ça-va-avec-tout ». L’ensemble a du charme.
Bien sûr que ça flirte avec le mauvais goût. Et alors ? On ne se moque pas : on est attendri. Et ça n’est pas condescendant.
J’ai complètement aimé la décoration d’une taverne… Partout où les yeux se posent, il y a un truc « joli-moche ». De toutes façons, on est si bien ici… Alors, on trouve tout rigolo et humble. Même les pneus accrochés au mur façon macramé-pour-suspension-de-géraniums.
À droite, on ne voit pas bien mais à côté du pot jaune, dans on ne sait quelle matière il y a deux escarpins (talons au moins 8 centimètres) et un sac à main à bandoulière so chic ! L’ensemble contient des plantes, naturellement et finalement, ça n’est pas si moche, c’est presque joli.
Et enfin – et cela m’a rappelé le Japon – ces délicieux sampuru (menus en faux plats en vitrine des restaurants). Ce que l’on mangera est bien plus joli, appétissant et… meilleur. C’est très peu ressemblant, contrairement aux sampuru mais l’idée est chou ! Kawaii quoi !
Enfin, parce que nous somme sur une île – et quelle île ! – je ne peux terminer ce billet sans parler de la mer : un hameau de pêcheurs dont j’ai oublié le nom (au secours, mon guide !), trois ou quatre tamaris, une petit chapelle dont le préau nous a servi de cabine pour nous changer – les dieux nous ont déjà pardonné – des bains inoubliables et pourtant il y en eut beaucoup et deux barques : une blanche et une bleue !
Je sais que très longtemps ce lieu restera dans ma mémoire ; c’est mon image de Une qui n’est pas du tout « joli-moche ». Une certaine idée du paradis… En me promenant sur les rochers, je ne résiste pas à l’appel de la sirène. On la voit sur l’image de Une entre deux tamaris. Elle trône sur son rocher et… sur la tenture d’une petite maison. L’eau est à ses pieds. Moi aussi.
Pas de vignette musicale : dans mes lecteurs, deux passionnés de musique grecque. J’ai cherché un titre avec le mot Thalassa (θάλασσα la mer) et j’ai trouvé tant de chansons que je n’ai pu choisir… Des propositions ?