Photo Une Clarisse Méneret
Ici, dit-il, ce n’est pas l’été indien. L’été indien a lieu sous d’autres latitudes, en Amérique du nord et Canada, d’où son nom. Ici, c’est l’été de la Saint-Martin qui, hélas pour lui a été supplanté par la commémoration d’une fin de guerre. Pauvre Martin, on lui a volé son jour ! On aurait pu faire un jour Martin Guerre, d’un pierre deux coups. Mais non, le 11 novembre, c’est l’Armistice, un jour férié de plus avec le 1er : beaucoup de saints et de morts ! Mais on est encore en octobre.
Pour nous accueillir, ce tapis rose (indien quand même) :
Tant à faire : les noix à ramasser en se noircissant bien les doigts, les dernières figues à déguster sur place, les feuilles des marronniers à rassembler et à brûler, les feux à entretenir. Observer les gros bourdons qui se régalent des sauges encore fleuries.
Dans cette saison sans nom, faire le tango du jardinier : cueillir, arracher, ramasser, jeter, tailler. Mais aussi se promener, comme ça, pour rien…
Et puis surtout, relever la tête dès les premiers krhoo krhoo car ce sera la journée des grues (ou grus grus) : certaines passeront en vols déjà formés ou en file indienne (décidément), très haut, installées dans leur voyage ; d’autres feront des ballets de rassemblement, s’agiteront dans tous les sens en de mystérieuses chorégraphies. Il en passera beaucoup.
La nuit, écouter la chouette et, l’œil s’habituant, s’émerveiller du nombre d’étoiles en faisant semblant de reconnaître les constellations quitte à inventer des noms.
Rentrer enfin et parler ou se taire devant le feu .
Et peut-être écouter du Bruno Coulais…