Deezer m’énerve et même plus. Je crois que ça me met en colère ! Ben pisque c’est ça, je vais chercher ailleurs ! Et trouver, non mais !
Ça prend comme ça, parfois d’un coup, parfois ça monte comme une mayonnaise. Des petits objets de colère, des plus gros, des ridicules, des profonds – du moins, le croit-on. Ils s’additionnent et même se multiplient, sont dirigées vers des personnes, des actes, des objets (dérivatifs ?). Ça s’installe en état permanent : tout f… en rogne !
Je me demande si elle n’est pas faite, cette colère, pour cacher une forêt d’inquiétudes, une jungle d’angoisses, une taïga de chagrins. L’impression qu’on pourrait mettre le feu, crier fort et longtemps, donner des coups de pied (ce qu’on ne fait pas pour s’être déjà fait mal).
Les objets ? Des incompréhensions, des questions sans réponse, des petits trucs (pas envie du tout de nettoyer mes vitres) qui s’accumulent et partent en vrille :
– et pourquoi je le ferais, m’en fiche des vitres sales
– oui mais tu dois le faire depuis des mois
– et pourquoi moi ?
– m’énervent, ces vitres sales.
Je sais, c’est puéril.
Et puis, ces gens si peu généreux – peu nombreux mais suffisamment pour pourrir la vie – qui ne parlent que d’eux, ne pensent qu’à eux, existent pour eux, les moimoimoi. Mais qu’est-ce que la vie doit être gonflante quand elle est essentiellement remplie par le moimoimoi !
Et puis encore, les gens qui font semblant d’être gentils : je connais une ou deux bonnes femmes (le » bonne » est en trop) qui sont d’une amabilité sans faille avec leur julot alors que ça sent la castration à plein nez. Sous le velours, le cutter. Irréprochables, brushing nickel, valorisantes (oh mais qu’est-ce qu’il a bien bricolé, mon loulou !), mais derrière cette tenture en liberty mauve, une toile émeri grain 50.
Mais qu’est-ce que ça peut me faire, les vitres sales, les bobonnes au scalpel, les moimoimoi en délire ?
J’ai peut-être juste envie d’être en rogne. Même le vent me fait m’emporter…
غَضَب Rabia = Colère