En fait, Avril au Portugal est la traduction très lointaine de Coimbra, et comme c’est Amalia que je préfère…
C’est la lutte du vert et du jaune ! Dans mes ballades, en ce moment, c’est le jaune qui gagne. Les « moutons d’or » comme disait une petite fille qui nous beurrent le nez font les fiers. Le pollen colorie les voitures (surtout les noires) et on s’imagine nos poumons tout tapissés de jaune (ce qui est mieux que noir). Il teinte aussi les flaques. Heureusement parfois une averse vient nettoyer toute cette poussière d’arbres et de fleurs
Après les ajoncs – qui piquent – les genêts sont déchaînés et les glaies d’eau aussi.
Glaies ou iris d’eau : l’arc en ciel * est, dit la légende, la trace des pas d’Iris, messagère des dieux. Iris est un beau prénom mais avril le serait aussi.
C’est acide * comme le fond de l’air qui s’amuse à nous faire croire un jour que c’est l’été, le lendemain qu’on revient en janvier. C’est changeant, capricieux, venteux.
J’aime bien l’idée que l’année commence maintenant. C’est idiot de la faire démarrer au milieu de l’hiver ! Pas de rupture entre décembre et janvier. Tandis qu’entre mars et avril, quelle bascule ! Avril veut dire ouvrir (aprilis de aperire) alors on ouvre tout. Les fenêtres et les quinquets. C’est décidé, l’année commence en avril. Cieux instables comme la video que je vous propose pour l’image finale : l’aveuglant genêt. On y aperçoit un iris d’eau et ma fille. On y entend le vent. Mais le club des fans de Django peut aussi se baigner avec lui.
* Acide arc-en-ciel est un superbe livre de Erri de Luca