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Photo Clarisse Mèneret
Mes ami(e)s en archipel me font voyager et m’isoler… par la lecture. Une surtout m’offre des livres, livres-îles, livres libres, livres ivres… et ce soir, en revenant par le tramway, j’étais plus seule et solitaire que tous ces gens perdus sur leur petit écran de téléphone, i-phone, smart-phone (mon œil, smart !) Parce que j’étais avec L’Homme qui aimait les îles, une magnifique nouvelle de D. H. Lawrence. (Merci Bib-île)
Le héros, » notre insulaire » comme le nomme souvent Lawrence, est saisi par l’utopie de l’île – tout comme l’auteur le fût lui-même – l’île-espace mental qui doit être minuscule pour que l’on puisse prétendre la remplir de sa seule personne … C’est-à-dire l’anti-Tahiti, l’anti île-plaisir, opulence, palmes, danses et douceur, l’île-Gauguin pour faire court. Non, il s’agit plutôt de la recherche d’un dépouillement progressif mais radical afin d’atteindre simplicité parfaite, ascèse et solitude qui préfigurent la mort. Seule une petite île genre caillou écossais ou irlandais (cf. Le journal d’Aran et autres lieux de N. Bouvier) permet cet isolement, ce désert intérieur, cet esseulement.
Mais même les îles aiment se tenir compagnie entre elles. La condition humaine, en quelque sorte.
David H. Lawrence – L’homme qui aimait les îles – Arbre Vengeur
Les phrases en italique sont extraites du livre.
Ni Tahiti, ni caillou irlandais, voici » mon » île :
Ouatée par la brume, à peine perceptible,
L’île devient une confidence
Mais sa solitude, en cet instant si semblable à la nôtre,
Se fait douce et modeste
Et l’échange impalpable entre ceux des bateaux qui passent
Et ceux de la berge
Glisse, s’effile et restera secret […]
L’Herbe juin 2001