Fait-on encore des photomaton ? Des vraies, sources de fous-rires inextinguibles ?D’abord la cabine exiguë – enfin très bien pour une personne mais pas pensée pour deux ou trois – ensuite, le tabouret qu’on essaie de mettre au bon niveau, le rideau derrière, tiré ou pas, la monnaie… on l’a ? Et puis, préparer les grimaces ou les mini scenario et enfin, après l’attente… n’être jamais prêt(e)s au moment du flash, essayer de reprendre son sérieux pour la suivante, oups, encore raté… et l’attente devant le petit réceptacle, les photos encore humides et chaudes qui apparaissent… et re-fou-rire.
Du coup, j’ai fait de la spéléologie dans les cartons de photos – vous savez, celles qu’on doit absolument ranger, classer, trier et… mettre dans les albums, quand on aura le temps, cet hiver, plus tard, un jour. Et je n’en ai retrouvé aucune ! Pourtant, la collec était énorme ! Mystère des disparitions.
Ce qui est intéressant dans le photomaton, c’est le principe de la série, c’est une variation comme en musique : un thème – des visages – et toutes les déclinaisons possibles de ce thème jusqu’à l’absurde : certains en feront leur fond de commerce.
Mais le plus intéressant peut-être, et je dis ça maintenant, c’est l’utilisation détournée de la photo d’identité. Celle-ci sert au contrôle de la société ; c’est la photo d’IDENTITÉ qui sert à IDENTIFIER l’individu sur les papiers d’IDENTITÉ. Et les photomatons, c’est le contraire de ça. Imaginez-vous une de ces photos sur votre permis de conduire ? Et j’aime beaucoup ce pied de nez aux règles sociales ! C’est du merveilleux dans la banalité du réel. Et Magritte et les autres savaient déjà bien donner dans la subversion des images.
Voyez, si vous avez 16 minutes devant vous, le délicieux petit film de 1992 (avec un Monsieur Saladin déjà très performant).
http://www.dailymotion.com/video/xx5qi_lucille-et-le-photomaton-film-de-19_creation