Paul Klee Ad Parnassum
Martin téléphone, hier : « Ecoute, écoute, ils sont incroyables, non ? » et dans le petit appareil coule une musique si lointaine (la communication renforce l’éloignement, certes), si profonde et chaude… : le trio Joubran.
De l’ambre, de l’ambre et du miel et des parfums oui, encore des parfums – et soudain, la voix de mon père le dimanche matin dans la salle de bain : « tous les parrrfums d’Arrrrabie coulaient dans la barrrrbe d’Aarrrrron… » et la bergamote –
Et on revient en Orient, c’est lourd, lent au début, du feu sous la cendre… On entend bien que ça part de loin et on ne sait où ça va… Il était une fois, dit-elle, il était une fois une note autour de laquelle s’enroule le temps. Le ciel est bleu nuit, un bleu intense, « comme une orange ». L’argent danse aux poignets et les yeux sont des lacs…
Il était une fois… « Ka ya ma kan : Il était une fois et il n’était pas« . Et la caravane s’éloigne. Ils ont disparu.