La grande beauté ou triste dolce vita

Dimanche après-midi, temps de cinoche. Allez, on y va avec les copines, au Jean Eustache (oui, c’est de la pub !). J’ai survolé les critiques sur ce film, vraiment survolé, connais pas le metteur en scène, connais pas l’acteur, connais rien. La copine cinéphile me dit :  » Mais si, tu sais, il a fait Il divo…  » Non, sais pas.

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2h22 de joie ! D’abord la langue… ou d’abord les visages… ou d’abord la musique, ou la caméra, ou les dialogues. D’abord TOUT. Et tout qui reste en mémoire et fait retour durant les jours suivants. Oui, c’est terriblement italien dans la démesure et la mélancolie, dans le corps des femmes et l’élégance de leur tristesse, dans l’onirisme (coucou, Fellini !). Mais pas que. Vieillir est universel. La quête de sens est universelle. Celle de l’amour aussi. Humain, trop humain. Et puis cet (auto)dézingage tressé de tendresse. Des apparitions qui soulèvent le héros pourtant bien las : une girafe pour un tour de magie (un trucco), Fanny Ardant la nuit dans une rue de Rome, des flamants qui se posent sur la terrasse.

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Oui, c’est décadent comme l’empire romain ; oui Jep, le  » héros  » est un dandy revenu de tout, du moins le croit-il mais il est vivant, encore vivant, il cherche encore La Grande belleza. Et, Paolo Sorrentino aidé de Toni Servillo (génial acteur), nous en font cadeau. C’est triste et on rit, c’est gai et féroce. Toute la vie est « un trucco« .

P.S. : J’y suis retournée le lendemain : même magie, même régal.

En vignette musicale, un des airs qui parcourent le film / Béatitudes de Vladimir Martynov par le Kronos Quartet. Bande son fantastique !

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