On est le 30. Je suis dans les temps. Charrette mais dans les temps. Voici donc JUIN extrait du Calendrier oublié.
Juin est un mois très spécial pour moi. Un mois sombre alors qu’il est celui du jour le plus long.
Depuis quelques années, je le vois arriver avec appréhension alors que tout le monde se réjouit : mois de l’été, mois de lumière, mois de musiques.
Mais moi, ce mois me bouscule, me tarabuste, me rudoie. Il m’enchante et me fait mal ! Un peu comme ces fleurs si fragiles et puissantes, rouge sang et cœur noir ! Comme un grand coquelicot, mon âme…
Pas de musique, aujourd’hui.
Photo de Une et Coquelicots : Clarisse Méneret-Massart
Juin
Le soir tombe toujours et l’on ne s’en remet jamais : une musique polie mais sauvage, au fond.
Rappelle-toi ceci, enfin : c’est le silence qui arrive quand la colère s’est tue.
Ce silence, celui des Japonais.
Et cette Asie où je t’ai poussé m’y rendant enfin par procuration. Mes images d’Elle sont à la fois délires et clichés : c’est un rêve violent et musical, une alerte jusqu’à devenir jonque.
Jardins encore : je t’y envie, ensanglanté d’érables nains, prenant ton vol sur les hérons d’or, aimant les hommes pour leur regard de bronze et les dieux à jamais silencieux : KAMAKURA !