Un jour, au Moulin, le ciel se présentait comme ça :

Le ciel était d’une couleur difficile à définir. Allez, les peintres, aidez moi ! Ardoise, anthracite avec de l’améthyste, enfin un truc assez minéral pour un ciel, vous voyez ?
Bien sûr, on avait rentré le linge. Les oiseaux s’étaient tus. Cette couleur de ciel impose le silence et l’attente. Nous mêmes étions coites, comme suspendues dans le temps et l’espace. Intensité de ces temps d’avant. Pas vraiment une peur, plutôt une tension et une sensation de menace, quelque chose d’archaïque. Et puis, c’est beau ! C’est grand, démesuré.
L’orage, son ouverture et son final, ses actes et ses personnages, c’est un opéra. Et quand on est au premier rang, la partition se déroule : elle roule ses vagues, elle convoque les dieux d’en haut et d’en bas, elle fouette le ciel, elle fait tanguer (du mot tango) les arbres et leurs oiseaux, elle houle, hurle et s’essouffle, se calme pour prendre son élan en vue du prochain assaut. Son(s) et lumière(s) à tous les étages. Opérage.
Il faut bien que cela s’arrête. Tout est propre et brillant :

La terre soupire et son haleine est délicieuse. Demain, il fera beau.
Photos ©Clarisse Méneret-Massart
Ardoise !
Et belle photo de Clarisse. [Je peux l’appeler Clarisse ?]
Je prends ! (Et je crois que Clarisse, lorsqu’elle s’extasie sur tes photos, t’appelle par ton prénom ! Enfin, le vrai, l’autre…)
“Opérage”, belle image finement décrite Belles images lourdes de lumière, merci les Artistes!
Ma mère , qui n’a jamais prononcé le mot peur, nous racontait que l’orage c’était simplement tous les escargots qui sortaient et jouaient du tambour…..
Le lendemain matin, joyeux on courait voir les escargots, tous là. Donc toujours croire sa maman!
France
Qu’elle est jolie, l’histoire des escargots ! Ma mère les aimait, les orages et non seulement elle n’en avait pas peur mais elle racontait que dans son enfance (algérienne), elle courait au fond du jardin pour être aux premières loges : elle était punie ensuite mais c’était plus fort qu’elle !
Du coup, nous n’avons jamais eu peur de l’orage et les admirions toujours.