Dents de scie, yo-yo, grande roue, zigzag : excès de tout ! Sûr, c’était trop, trop de brûlures, trop de chaud, trop de bleu dans un ciel chauffé à blanc ! Du végétal assoiffé, la terre chaude même aux petites heures du jour. C’était trop, trop longtemps. Tout souffrait de ce trop.
Il y a bien eu une fraîcheur ou deux, accueillies comme de doux répits.

Mais la mémoire peine à les rappeler, ces moments. Sur le long ensemble de ces journées – longues elles aussi puisqu’on ne peut rien faire – un couvercle de plomb, un air irrespirable sauf à être au bord d’une mer. L’attente vaine d’une brise, d’une arrivée de nuages.
Et puis un soir – on est dehors, évidemment – tout se déchaîne. On a beau être prévenus, la violence du phénomène fait presque peur : c’est tout le ciel qui tangue, s’abat, se tord, se vide. Comme une vengeance. Il y a si longtemps qu’il attendait son heure… Après l’épisode en mode wagnérien, voici l’excessive fraîcheur, les chaussettes et les pulls. La mer splendide et hostile qui fait grand étalage de sa puissance :

Certes, c’est beau mais on n’ose pas se baigner et je vous assure qu’il en faut beaucoup pour me dissuader ! Mais là, non. Sans compter le vent glacial.
Jamais contents, direz-vous. On demandait juste un peu de mesure, une fin d’été en pente douce, une entrée dans une demi-saison qui porterait son nom. Fatigués, atteints par la sensation de passer d’un combat à un autre, vaincus par une sorte d’épuisement.
Never mind, dit-il. Bon, d’accord.
Belles, justes images (ce tissu de ciel, ces nuavagues, bravo!), choix musical de classe et ce dialogue bien sûr, en ce qu’il faut de ramassé et déployé. Une très belle page, merci Sensibles aux écoutes! 😉
La mer était étonnamment belle et hostile ! Aujourd’hui, frais mais plus raisonnable. Je me remets des excès de Dame Nature. Merci de ton approbation, elle me touche.
Oui, never mind. We have no choice.
Se résigner (passif)… ou s’en moquer (actif) ! Plus de panache = s’en balancer !