Dents de scie, yo-yo, grande roue, zigzag : excès de tout ! Sûr, c’était trop, trop de brûlures, trop de chaud, trop de bleu dans un ciel chauffé à blanc ! Du végétal assoiffé, la terre chaude même aux petites heures du jour. C’était trop, trop longtemps. Tout souffrait de ce trop.
Il y a bien eu une fraîcheur ou deux, accueillies comme de doux répits.
Mais la mémoire peine à les rappeler, ces moments. Sur le long ensemble de ces journées – longues elles aussi puisqu’on ne peut rien faire – un couvercle de plomb, un air irrespirable sauf à être au bord d’une mer. L’attente vaine d’une brise, d’une arrivée de nuages.
Et puis un soir – on est dehors, évidemment – tout se déchaîne. On a beau être prévenus, la violence du phénomène fait presque peur : c’est tout le ciel qui tangue, s’abat, se tord, se vide. Comme une vengeance. Il y a si longtemps qu’il attendait son heure… Après l’épisode en mode wagnérien, voici l’excessive fraîcheur, les chaussettes et les pulls. La mer splendide et hostile qui fait grand étalage de sa puissance :
Certes, c’est beau mais on n’ose pas se baigner et je vous assure qu’il en faut beaucoup pour me dissuader ! Mais là, non. Sans compter le vent glacial.
Jamais contents, direz-vous. On demandait juste un peu de mesure, une fin d’été en pente douce, une entrée dans une demi-saison qui porterait son nom. Fatigués, atteints par la sensation de passer d’un combat à un autre, vaincus par une sorte d’épuisement.
Never mind, dit-il. Bon, d’accord.