Ma voisine a trouvé des champignons, de ceux qui poussent en automne. Nous ne sommes pas étonnées. La vieille chatte Nina commence – elle anticipe un peu ! – son hibernation. Nous avons ressorti les bottes, imprudemment remisées lors de deux belles journées, fin mai : on y avait cru, l’été venait ! Le printemps avait été frais et pluvieux…
Pourtant, tout le monde était prêt : les roses avaient démarré leur floraison bille en tête, les magnolias étalaient ostensiblement leur blanche production d’ivoire pur. Les orangers du Mexique explosaient, les glycines portaient fièrement leurs grappes. Bref, le rendez-vous avait lieu. Même les petites fraises sauvages s’agrippaient vaillamment (voir plus haut). On attendait la première occasion pour aller se baigner, ce premier bain est une fête, un rituel : on salue l’arrivée de la belle saison.
Seulement voilà : une énorme bouderie du soleil dure depuis deux mois. Hier soir encore, pour la quinzième fois de la journée, j’ai entendu une averse drue, sérieuse et sonore tomber pendant vingt bonnes minutes ; je pensais : pauvres roses, pauvres fleurs abîmées, pauvre blé trempé, pauvre vigne dont le projet de grappe réclame sa tiédeur, pauvre terre trempée, à tordre, gorgée.
2016 : printemps pourri, été joli ? Acceptons l’augure optimiste.
Je me tourne vers le ciel : aujourd’hui encore, il est sale et pas serein du tout ; il nous nargue, nous promet quelques ondées. On est déçus mais presque résignés.
Tiens, il pleut ! Quelle surprise !
Alors, on trouve beaucoup de consolation dans la musique et j’ai eu la chance (merci YO !) d’entendre ce beau trio dans un beau château et durant quelques minutes, hors temps, hors sol : juste l’éternité…
Chouette, c’est l’automne !
Pluie en novembre, Noël en décembre (proverbe hors saison).
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