Hors série bis : L’oubli des étangs (suite)

L’écrivain Dominique Boudou parle de mon recueil L’Oubli des étangs

Ce n’est pas de l’immodestie : juste une façon de remercier et de laisser parler d’autres voix sur la mienne, celle de Dominique Boudou, écrivain. Sur son blog http://dominique-boudou.blogspot.fr/  il me fait ce cadeau que je vous transmets :

« Après Six petites perdrix, publié en 2010, Claire Massart fait paraître L’Oubli des étangs, toujours aux Éditions du Greffier. Elle poursuit avec cette nouvelle livraison son chemin philosophique en interrogeant la permanence fragile de la nature. « Et si les lieux n’étaient que nous-mêmes ? », écrivait Catherine Sanchez au sujet de Claire Massart. Hélène Baron lui fait chorus : « On devient alors la respiration des arbres, le baiser de la rivière, ces ombres d’arbres qui se bagarrent sur le mur… »

Claire Massart n’est pas une promeneuse des arpents bucoliques où la pensée s’alanguirait. La nature est aussi un tumulte en écho avec les tumultes des souvenirs. L’écorce des troncs et l’écorce du cœur saignent tout pareil. Parfois, « il pleut des cris ».

Je vous recommande vivement la lecture de cette voix discrète et néanmoins ferme ainsi qu’une visite à son blog Lestempesdutemps.com […]. Savourez lentement les extraits suivants :

Tout fait ruisseau. L’air circule entre les jambages des arbres : échanges chuchotés de nouvelles vives et douces.
Le chien s’acharne sur sa chimère de taupe, fouaille la boue, se prend pour un sanglier
L’eau claire du fossé le regarde se rincer.
*
Le plus souvent l’été, atteindre cet état : dérive sans retour,
croisement ralenti de corps passant
sous la ligne de flottaison.
Reconnus à leur abandon d’enfants noyés
si semblable au nôtre, à leur éloignement.
Courants inverses, doux, définitifs.
Un temps arrimé par le regard,
dans un silence d’avant la vie et une lumière d’avant la nuit
*
Lumière dévalant le toboggan de la colline
C’est là que les arbres délabrés
appuieront leur renaissance.
Larmes pas loin,
Juste derrière le mur gris
Là où ramiers et merles se toisent
Les pensées tournent en toupie.
*
Linges usés jusqu’à la transparence, effilochures grises
passant très bas, les nuages, ce matin,
ont tout de suaires anciens.
Livres de poussière, arrivés d’un horizon oublié.
Ainsi drossés vers nulle part, ils affolent le ciel
et le font courir.
Nous haletons sous notre souvenir.
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