Moi qui en manque, voilà que j’apprends d’autres minuties :
« Elles sont composées, de façon rudimentaire, de terminaisons en crêtes, soit le point où la crête s’arrête, et de bifurcations, soit le point où la crête se divise en deux.
Le noyau est le point intérieur, situé en général au milieu de l’empreinte. Il sert souvent de point de repère pour situer les autres minuties. D’autres termes sont également rencontrés : le lac, l’île, le delta, la vallée, la fin de ligne… » Les éléments qui permettent de différencier deux empreintes digitales sont les minuties.
Petites (sens premier du mot), menues, nos empreintes sont des pattes de mouches, des sillons minuscules. Elles nous différencient minutieusement.
Ci-dessus, petite récré juste pour montrer qu’il y en a qui ne sont pas manchots des doigts !
Et je ne sais pourquoi, je pense à Henri Michaux, à ce qu’il faisait avec ses encres, ses papiers et ses substances plus ou moins licites, à ce qu’il en disait. Délaissant la « spontanéité qui dans l’écriture n’est plus », il trace des signes « semblant mener leur vie encrée à même la peau du papier ». Ci-dessous, 1959.
Les minuties seraient la rumeur d’avant le corps (les empreintes digitales se forment dès la 8ème semaine de vie intra-utérine) comme les anté-écritures étaient, pour Michaux, la rumeur des mots.
Mais que se passe-t-il si l’on a trois mains comme avec Rameau ?