MAI
Mois de mai tout bon ou tout mauvais… Les oiseaux sont déroutés.
Mon fils me dit : « Dieu n’a pas de nom » et chacun convient que ce vent chaud, puissant et nocturne, exactement levé au crépuscule, a engendré une gêne tacite ; et chacun encore s’est concentré sur son malaise et nous avons attendu la pluie.
Étonnés, les enfants écoutent ce vent du Sud et glissent dans le mode mineur, lentement, comme les gestes faits dans l’eau.
Miraculeuse absence de mots entre nous.
Bêtes et soleil s’octroient la parole, pour un gain de minutes modulées, bergères.
(Parfois, tu m’appelles et je suis là, lovée en toi, à l’étale, dans un don qui exclut toute nuance)
Ce soir, le monde est privé d’enfance dans sa propre contemplation, oublieux de ses failles, léché du dernier vent.
Que perdrons-nous en une nuit semblable ?