NOVEMBRE
Novembre ancien, orient de terre : mort de tous les soirs, par contumace ; morte de toutes les morts crépusculaires, peu après avoir brandi, reliquat, un regard fauve. Puis, dans le désespoir de l’achevé, aller vers un très vague néant pressenti accueillant.
En fait, avancer avec dans le dos des vaisseaux aiguisés. En pâture, se donner à de plus pantins ? Pourtant, un certain oiseau s’est fiché dans mon œil droit, me nommant dans son éclaboussure.
Dernière poésie avant le rivage… Tendu, un flamant rose accompagne déjà la vision.
Avant, j’allais, clinquante, claquante. Silence contemporain.
Matin africain : la ville appartient aux chiens, en d’arrières quartiers, en d’amères banlieues. Instant tondu.
Soir africain : la rue appartient à la foule comme la foule appartient à la rue.
L’Atlas, c’est le sang du monde, veines ouvertes. Chaque soir, le monde y éteint son regard.
Lire à haute voix (comme Doudou dans les toilettes), accompagnée par nos chers Gnaouas ou les tambours du Burundi…
Ça swingue un max !!!
Je viens de voir un grand vol de grues. Elles rebroussaient chemin sûrement surprises par le grand mauvais temps sur les Pyrénées. Alors, repos dans la plaine d’Ansot et demain repiquer vers le
grand sud. J’aime encore et toujours te lire, surtout à haute voix…C’est curieux, depuis plusieurs soirs pour m’endormir, je vois notre jardin MRK et suis au pied de l’Atlas. Je me réciterai
“Novembre”…
Ah… la vie est surprenante : ce matin-même, je parlais à Clarisse de la cigogne du jardin à Marrakech !! Et j’expliquais tout, le kikouyou, la poule et le chien du voisin. J’y étais moi
aussi…
Ce texte a été écrit au retour d’un voyage au Maroc dans les années 80.
Merci, ma Nana, de me lire à voix haute, ça s’y prête, je crois. (même si la musique est un peu triste parfois)