Les À bientôt, les Tu me manques, les Quand arrives-tu ? Les Non, là, t’exagères… Les petits mots et parfois les gros, grands par ce qu’ils contiennent. Les lettres qui arrivent par la poste ou le téléphone qui sonne à point nommé. Les cartes postales qui font coucou. Les pensées, toujours. L’impression de n’être pas assez là ou trop ou mal ; et au contraire l’impression qu’on est raccord, qu’on se fiche la paix quand il faut et qu’on est là au bon moment. Que l’autre dit juste la petite phrase qui longtemps résonnera, comme un pansement, comme une gorgée de cidre : ça pique mais c’est doux.
Les silences, aussi. On n’a pas besoin de… Le fil est bien arrimé à chaque bout, il est souple et solide, incassable. Les mots qu’on a pas dit sont les fleurs du silence (??? japonais ne sais plus où l’ai trouvé).
Les anciens, les récents (rares mais forts), les en-allés, ceux de l’enfance fous-rires sourires, ceux de l’adolescence remue-méninges chagrins, ceux qu’on bichonne, ceux qu’on délaisse et qui vous délaissent aussi parce que la vie, c’est comme ça.
Les vraiment choisis, ceux dont on a tricoté, maille à maille la matière, où l’on a presque travaillé le tissu… Ceux qu’on a perdus-retrouvés et perdus-perdus.
Ceux où tout d’emblée s’impose, comme si on se connaissait avant, depuis la nuit des temps (quelle nuit, quels temps ?), qu’on a croisés un jour pour toujours.
Ceux qui jouent à cache-cache – là, pas là – ceux dont on n’ose pas mettre la photo parce qu’ils n’aimeraient pas ça mais qu’on chérit. Ah, si j’avais la permission… je ferais un grand trombinoscope et vous seriez là.