Arbre drapeau, figé dans sa posture élancé même sans vent. Arbre vole !
Je ne pouvais qu’aborder le règne végétal après avoir célébré l’animal (billet 327… et autres bestioles du 26 septembre ). Le vital végétal, le règne du diversifié à l’infini, formes et forces. Quand j’ai un petit coup de mou, je mets trois lentilles sur du coton mouillé, je regarde pousser ces frêles petites pousses et – allez comprendre – ça me requinque !
Ma mère, grande » main verte « , disait qu’elle entendait couiner les plantes lorsqu’elle s’approchait avec un sécateur ; elle sentait leur appréhension. Et elle leur parlait beaucoup.
Regardez ces asphodèles : la tige est peut-être alourdie par la fleur alors elle penche, mais la fleur, elle, se redresse et se présente debout. Héliotropes, les asphodèles ?
Le végétal, c’est fou tout ce qu’il sait faire, tout ce qu’il peut faire, se tourner, vriller comme une hélice (regardez la peau des concombres pelés), faire des petites bouclettes pour s’accrocher (voyez les pampres), changer de forme, d’adapter aux vents, développer des épines pour garder l’eau en cas de sècheresse, faire du tronc sans bois (oui oui, le papayer, par exemple). La liste est longue, immensément. Mais la liste des questions non résolues est encore plus longue : comment les pommes tiennent-elles sur un arbre ? (Et pourquoi est-ce la pomme qui apparaît comme fruit magique dès l’origine ?) Comment les racines savent où aller ? Comment les ifs – dont la graphie rappelle l’arbre – peuvent-ils vivre si longtemps ?
Même si ces questions restent sans réponse – pour vous, comme pour moi – je vous donne votre « baccalauréat » (bacca laureat = baies de laurier) : à l’époque romaine, les vainqueurs de différentes épreuves étaient récompensés par une couronne de laurier.
Main d’arbre à six doigts
Et Kapurs de Malaisie vus de dessous : ils ne se touchent pas