Bon, écoutez, ce n’est pas parce que j’ai neuf ans que je dois être sérieuse ! On n’est pas sérieux quand on a neuf ans.
Alors on va parler de choses jolies, sympatoches et marrantes, des éclaircies de ciel et de tête. Joies simples.
Photo de Une, juste devant les jacinthes en projet et les muscaris à fond (et au fond) un début de fleur de pervenche : un petit cornet bleu (sur photo de Une) dont je guette avidement l’évolution. Voilà, ce matin :
D’abord les pies, dames et messieurs, dont le comportement est tout à fait remarquable : trois dans un petit périmètre, à la canopée. Madame se lisse les plumes, soulève son aile (à vue de nez, il est…) et fait la belle. Les gars pies, c’est plus compliqué : l’un tente des travaux d’approche mais assez timidement. Il sautille de branche en branche. Il est bien placé. Le second se tient nettement plus loin mais lorgne vers le futur couple (là, j’anticipe). Il hésite. Change de branche. Attend sûrement que le premier se lasse pour prendre sa place.
Et puis, (le clavier avait écrit “et pie”) pfffffuuuuuiiiiiit, la donzelle s’envole d’un bon coup d’aile, plantant là les deux gars, non sans les avoir gratifiés d’un ricanement moqueur.
Autre chose : l’aube chasse la nuit de plus en plus tôt. Le jour dit : “Pousse toi. Va-t-en plus loin. C’est mon tour.” Il tire doucement mais sûrement sa clarté sur les arbres. Tout se détoure. Une autre respiration commence. Moi, j’aime le matin. Je sais bien que la nuit vit. Mais pour moi un jour qui commence est naissance.
De source sûre, quelques oiseaux migrateurs ont été aperçus. J’attends quand même confirmation. Mais si c’est vrai, c’est carrément youpee !
Oh, je n’osais pas mais comme j’ai neuf ans – on adore ces histoires à cet âge là – il faut quand même que je vous raconte un truc : les hasards de mon parcours médical m’ont fait rencontrer un médecin asiatique, chinois peut-être. Et il me dit ce truc que JAMAIS je n’avais entendu (même mon généraliste était plié !) : “Pensez à respirer avec votre a..s” *. Imaginez ma réaction : j’étais sur le c… !
Enfin, quelques humains m’émeuvent. Surtout les émus, les vrais, les émus timides dans leur émotion, les discrets dans leurs larmes et leurs sourires tout emmêlés. Ils ne sont pas légion.
ET LA MUSIQUE !
* Vous saurez, j’en suis sûre trouver, les deux lettres manquantes. L’on m’a fait douter de la bienséance d’un tel mot alors je me suis soumise à la censure. Mais zut, je n’ai que neuf ans ! Et c’est un terme médical. Bref, si vous avez des doutes, écrivez moi