Je parlais de Nino Ferrer en septembre 2011 (224 La » désabusion » de Nino) et aujoud’hui j’entends une musique vraiment belle, vaguement familière. Quelque chose sans nom et sans forme s’installe, un souvenir tout embrumé fait son ressac dans la tête. Et puis, tout me revient, c’est le Nino, l’autre, le Nino ROTA compositeur, 170 films dont La Dolce Vita, Rocco et ses frères, Huit et demi, Le Guépard, Roméo et Juliette, Satyricon, Le Parrain, Amarcord et j’en passe et j’en oublie. Mais il n’est pas seulement cela : il est aussi celui qui, sur la recommandation d’Arturo Toscanini, est admis en 1931 – à 20 ans ! – au Curtis Institute de Philadelphie. Il est encore compositeur et chef d’orchestre.
Cette musique que j’entends à la radio, c’est celle de La Strada, spécialement composée pour un ballet.
Je revois aussi un beau visage, celui d’une des plus belles femmes du monde : Monica Vitti parce qu’il a composé pour le film Éclipse d’Antonioni.
Vous souvenez-vous de la petite musique dingue du Casanova de Fellini, lorsqu’il danse avec la poupée automate, un truc étrange comme dans un rêve ?
Vous souvenez-vous du petit air qui n’en finit pas de trotter dans la tête, une douceur presque douloureuse, le thème d’Amarcord ?
Je ne peux pas toutes vous les proposer, il y en a tant ! Qu’est-ce que c’est donc que ce truc tellement italien, ce génie particulier de la démesure et du rire en pleurs ?
Et tout revient, absurde et flamboyant.
Voilà, c’est fini, ils sont passés, ils s’éloignent sur la route emportant nos rêves dérisoires…
P.S. : Galliano n’est pas le seul à avoir été inspiré par Nino Rota : Catherine Ringer lui a également consacré un spectacle