N’allez pas imaginer que de temps en temps, comme ça, pour rigoler un peu, je me demande contre quoi je pourrais gu… ou bien que je me dis » tiens ça fait longtemps que je ne me suis pas piqué un petit coup de gu… » Je suis plutôt obligée de me réfréner et de laisser filer. Sinon, ce blog serait une succession de coups de gu… Et ça, je le laisse à d’autres. Gu… n’est pas un sacerdoce, les exercices d’admiration font aussi du bien.
Mais là… Las ! Qu’entends-je hier sur nos ondes ? Certains petiots de maternelle (mat’ sup’, bien sûr !) présentent des risques ! Oui oui et ces risques, il faut les évaluer. Dont acte : cet outil – comme ils disent – est un livret appelé Aide à l’évaluation des acquis en fin d’école maternelle ; le dispositif permettrait aux enseignants de classer les élèves (5 ans) en trois catégories : « rien à signaler« , « risque » et « haut risque« . Quel vocabulaire ! Carcéral, ma chère. Si c’est pas du fichage précoce, ça, je veux bien être mangée à la sauce gribiche ! Sur la concertation avec les instit, rien que dalle et pour cause, il n’y en a pas eu ! Sur ce qu’on fait s’ils obtiennent de mauvais résultats, pas un traître mot ! Papier, crayon, matricule pour de minots qui ne savent ni lire ni écrire. C’est pour leur bien ! disent-ils encore. C’est vrai que c’est drôlement chouette d’avoir un 2 sur 10 en Comportement, un 1,5 en Maîtrise du langage.
Le lieu de l’apprentissage et de la bienveillance devient l’endroit du dépistage et de la méfiance. Repérage, tri, stigmatisation.
Et ça me rappelle furieusement (c’est le mot ! ) le discours de Nicolas Sarkozy sur le repérage précoce des troubles du comportement pour identifier les futurs délinquants dès l’âge de 2 ans.
Les cahiers au feu, Châtel au milieu