Ce mois d’avril m’a gâtée en échappées campagnardes. Alors, accompagnée d’ Henry D. Thoreau et de Sue Hubbell, je me suis contentée de regarder ; j’ai oublié le peu que je sais : il y a de l’appropriation dans la connaissance théorique de la nature et ça m’alourdit. Bien sûr, je préfère savoir quel oiseau chante et le nom de cette « simple ». Mais – paresse ou … paresse – j’adopte maintenant une attitude passive et deviens une paire d’yeux (tiens, encore eux, les yeux), un nez, des oreilles et des pattes.
Je repense à Une année à la campagne, lecture conseillée il y a trois siècles et demi par une amie, lecture retrouvée avec tant de plaisir. Et je tombe sur ce passage totalement oublié de la préface écrite par J. M. G. Le CLézio que j’avais forcément lue puisque j’aimais déjà cet écrivain : Les oiseaux migrateurs posent des questions […] Si ces questions restent sans réponse, c’est qu’ils vivent dans une autre dimension, qu’ils ont un savoir que les êtres humains ne peuvent imaginer. C’est que nous vivons » dans un monde plus étrange que nous ne pouvons le concevoir » .
Forêt de Brocéliande
Sue Hubbell pactise, cohabite avec ces mondes, animal, végétal et minéral aussi, mondes qu’elle observe, en scientifique certes, mais aussi en humble maillon de la chaîne, partie d’un grand tout, trouvant la place d’un habitant de cette terre, respectueuse de tous les autres habitants : elle s’occupe des ses abeilles. Pas gnangnan, la dame, pas tarte du tout (quoique sa recette de la tarte au kaki me fasse saliver !), pas angéliste pour deux sous, non ! Le chapitre sur les blattes est fort intéressant, sans parler de celui sur les grenouilles !
Et tous ces zoiseaux, ces zinsectes, ces zanimaux !!
Bref, c’est chouette (il y en a aussi beaucoup dans le livre et aussi des chauves-souris) et heureusement que j’avais fait des provisions de brise légère et de doux air printanier parce que là, présentement, c’est l’HIVER !
P. S. : la traductrice est Mme Hérisson
Schubert -Chant des esprits… J’avais pensée à plein d’histoires de forêt, de bois, nombreuses chez mon compositeur préféré. Mais je repnse à ce choeur et… le voilà.