
Regardez le, ce pauvre homme… A-t-il le don des larmes, fait-il don de ses larmes ? A-t-il l’air d’un surhomme ?
Le sang – très peu – et l’eau – toute fine, une goutte ou deux…
Et voilà l’humain ! Enfin l’humain souffrant et je vous rassure, ce n’est pas la seule représentation que j’ai de l’humain !!
N’ayez crainte, les athées, les iconoclastes, les anticléricaux (et ils sont nombreux !) : je ne fais pas le catoche !! Mais nous savons tous que la religion a donné les plus grands chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art.
Antonello Da Messina Le Christ à la colonne
C’est historique, c’est comme ça et on s’en fout, pourvu qu’on ait l’ivresse !
Juste, je regarde et c’est que je vois me touche profondément. Quelle humanité en cet homme qui pleure ! Quel abandon…
Ne pas avoir peur des larmes , ni des nôtres ni de celles des autres ; les accueillir comme on accueille les sourires, ces mouvements qui affleurent à la surface, de l’intérieur vers l’extérieur.
J’avoue : les personnes qui ne peuvent ou ne savent pleurer m’inquiètent.
Lacrimosa
Et aussi parce que c’est indispensable et céleste !
Je remonte petit à petit votre blog.
A voilà un thème qui m’intéresse: le Don des larmes. N’ayant pas votre culture c’est à travers la chanson de Daniel Balavoine: le chanteur que j’ai découvert qu’il existait. Vers la fin il
dit:
“je remonterais sur scène
je ferais pleurer mes yeux
je ferais mes ad’yeux”
Avant je pensais être le seul à vivre cette étrange phénomène, ce mélange de tristesse profonde qui finit par remplir le cœur de douceur. C’est comme une boule, un puits de douleur dans lequel on
puise réconfort. C’est toujours une circonstance (atténuante) qui déclenche ce sentiment. L’amour, le désir, l’attente et finalement rarement la tristesse. J’ai le don de me noyer, dans ces
moments là, dans des larmes de bonheur un peu comme un poisson dans l’eau delà.
Par contre j’aurai choisi d’autres musiques pour illustrer votre propos.
L’ultra connu adagio de Samuel Barber
La musique de Camille, tirée du film le mépris et écrite par George Delerue
http://www.youtube.com/watch?v=2XJmFd2AiBo&feature=fvwrel
ou L’adagio de la symphonie n° 2 de Rachmaninov par exemple
Je comprends que vous connaissez cet état d’extrême sensibilité, cela se sent dans vos mots.
Tout à fait d’accord pour les choix musicaux : je cède parfois à la facilité de coller aux mots et LACRIMOSA allait de soi pour le Don des larmes. Mais les musiques que vous proposez auraient
bien illustré le propos.
Super encore ton sujet! J’aime!
Les larmes… Quelle histoire, hein ? Ravie de te faire plaisir, oui, vraiment contente.
Kitusé
Je ne connaissais pas cette belle expression, le don des larmes, c’est assez rassurant pour celles et ceux qui ont “la larme facile” (ça c’est pas aussi beau comme expression!), j’aime bien
l’ambivalence aussi. Le portrait, je le trouve très émouvant, très beau. Et puis je suis tout à fait d’accord avec ce “pourvu qu’on ait l’ivresse”!
C’est vrai que ce double sens est troublant… Recevoir et donner, deux facettes du même mouvement vital. Et ce visage donne ça à voir… peut-être.
Merci de ton passge sur le glob.
Le tableau semble techniquement brillant mais au lieu d’apprécier à fond j’ai tout de suite tendance à imaginer Antonello avec ses potes dans un bar à Venise : ‘tiens, Mario, est-ce que tu peux
venir à l’atelier demain, j’ai besoin que tu poses et que tu prends l’air aussi tragique que possible, amène des onions pour les larmes … et qui est-ce qui a un bout de corde? “
A propos de larmes, en vieillissant je pleure de plus en plus facilement pour des histoires absurdes. Il suffit que je lis dans le journal qu’un chat ou un chien (et en plus je déteste les
chats et les chiens, enfin j’exagère un peu) a été sauvé après une semaine d’une cheminée/tuyau/arbre etc et les larmes chaudes coulent lentement … et toute histoire d’amour qui fini bien, boum,
ça repart.
Bon, les larmes ont coulé à flot en écoutant la fin de Maître et Serviteur de Tolstoï, entendu à la radio l’autre jour (bbc radio 4). Et pour ceux qui ne pleurent pas facilement larmes
garanties à la fin de Le Prince Heureux de Oscar Wilde, rien que d’y penser …
Les bars de Bologne doivent être encore plus sympas que ceux de Venise !! Et j’ai ri en lisant ton histoire de pose et d’oignons !
Non non, c’est pas absurde les histoires de chat, de chiens et d’amour, pas d’accord. On est du côté de la vie, là.
Mon père pleurait beaucoup en écoutant de la musique et en nous lisant certaines choses : ça m’impressionnait énormément. Mais, maintenant, je comprends. Peut-être que quand on est jeune, on pleure
davantage sur soi-même.
J’entendais la même chose que toi dans cette expression !
Cette peinture est très belle et, tu as raison, croire ou ne pas croire, ce n’est pas là que ça se passe. D’ailleurs Fra Angellico, ou Boticcelli par exemple, qui ont peint des merveilles, ne
croyaient pas spécialement en Dieu et tous les autres. Les commandes venaient de l’église, pour cela qu’il y a des trésors… Et l’humain est là, seulement là.
Ouiche et je vois qu’une fois de plus, j’avais des complices dans mes “mal-entendus”.
Avaient-ils le choix, à l’époque ? Si le fric était là, en plus… Tu as raison, on s’en fiche, ça a donné tant de merveilles !