” Une boussole des possibles ” 1/2

Quand certaines personnes vous aident à réfléchir plus ” sérieusement ” sur ce qui se joue en ce moment. Des notions complexes examinées avec intelligence : je me sens moins bête.

Grâce à l’amie Feggari (qui me prête la photo de Une, donc double merci), j’entends cette femme, Mireille Delmas-Marty . Dans l’émission (références en bas du billet), elle s’exprime très clairement sur ces problèmes qui ont envahi notre temps et nos vies depuis plus de trois mois maintenant.
Elle y aborde des thèmes qu’elle a déjà évoqués dans cette leçon de clôture prononcée en 2011 au Collège de France où elle enseigne le droit, thèmes d’une saisissante actualité.
Mireille Delmas-Marty est juriste. De haut vol.

C’est vraiment bien quand une personne qualifiée formule de façon si claire des ” choses ” qui vous chiffonnaient, que vous sentiez pas nettes sans vous l’expliquer précisément. Avec cette dame et Giorgio AGAMBEN qu’elle convoque pendant l’entretien, nous avançons. (Je parlerai du texte d’Agamben dans le deuxième billet)
Elle interroge la durée de cet état d’urgence ou état d’exception, lesquelles notions confèrent à l’exécutif le pouvoir de limiter les libertés individuelles et collectives.
Il y a vraiment des mots qui ne sentent pas bon. Le mot TRAÇAGE, par exemple, était utilisé pour les produits de consommation. Il s’applique maintenant aux personnes.

Le mot de POPULATION (à risque) est une négation de l’individu. En plus, les personnes âgées sont plus vulnérables, donc plus dangereuses. Nous tombons dans une défiance au lieu de rester dans la vigilance.

L’OBÉISSANCE n’est plus discutable. Mais, dit-elle, les humains doivent rester responsables.
Et d’ailleurs, en regardant dans le rétroviseur, c’est fou comme nous avons obéi.
Comme nous continuons à nous soumettre.
C’est la peur, la peur de la maladie et de la mort, ce sacro-saint droit à la vie et à la sécurité qui nous ont empêchés de questionner ces mesures. Parce que nous vivons dans une société qui sépare le corps de l’esprit, qui sépare l’homme et l’humain.

À suivre. Trop à dire pour un seul billet.

 

Ce que j’entends me donne envie de lointains.
Je ne sais pourquoi, cette déchirante guitare accompagne ce voyage.
Mystère des associations.
Je crois que la série de tableaux d’un certain SIM s’intitule In the second life.

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