L’autre matin, assise dans la cuisine face au parc de la résidence, mon œil est saisi par une tache rouge vif, une peinture d’apache sur oiseau. C’est la première fois que je vois un pic épeiche ici. Il est magnifique et me laisse le temps de l’admirer et puis ppfffttt… Il paraît qu’il s’exprime par des « kix » et des « chick » plus doux et plus bas. Et bien sûr, il tambourine quand il cherche compagne. Sinon, quand il creuse un tronc, il martèle.
Autrefois, une sittelle torchepot habitait là ; elle était drôle à tournicoter sur le tronc, la tête en bas. Mais son arbre, enfin celui où elle officiait, est tombé. Du coup, nous ne la voyons plus, elle a changé d’arbre. J’espère qu’elle est encore dans le parc mais sa fine présence me manque. Je lui avais écrit un haïku :
C’est elle !
C’est la sittelle !
Hélice à l’envers des vieux chênes.
Vous le savez, bien sûr : le mot OISEAU est le mot le plus court contenant toutes les voyelles (à part le Y) ; quand je pense à eux, le mot qui s’écrit dans ma tête – car je vois la langue – est ZOIZO. Et lorsqu’on parle des oiseaux, cela fait à l’oreille une jolie chanson : zoizo, à soi tout seul un petit chant, deux petites notes zézéyantes ou zozotantes chantées par un enfant. Rossignol ou alouette, bien sûr.