Signes et traces

Lorsque les yeux sont à l’affût de langages nouveaux. Et que pierres, arbres et ombres vous les offrent tout en gardant leur mystère. Liberté totale pour l’imagination.

Grand ouverts, les quinquets ! Ici, tout dit. Tout raconte, arbres, pierres, cieux. Même si l’on ne connaît pas les alphabets, on a une âme de paléographe. On essaie de décrypter et on abandonne : tant pis pour le sens, la magie demeure.
Il en reste tant des écritures indéchiffrées : le manuscrit de Voynich (peut-être un guide botanique du XVe siècle), le rongorongo de l’Île de Pâques en boustrophédon, très ancienne écriture Vinca (mon clavier ne me permet pas l’élégant petit chapeau sur le C), les hiéroglyphes crétois dont pourrait faire partie le disque d’Héphaïstos et tant d’autres. Et la magnifique élamite (Iran actuel) déchiffrée tout récemment. Alors, je vais en rajouter.

Il y a cette écriture quasi cunéiforme du beau peuplier blanc de l’image de Une.
Un alphabet nouveau : j’y perçois toute une histoire, une épopée peut-être. L’arbre seul le sait et encore… Il n’est que dépositaire.

Quand même, j’exagère à peine : regardez à droite cet  » acte de vente d’un esclave mâle  » datant approximativement de -2500 avant J.-C. dans la bonne ville de Shurrupak en Mésopotamie.
On lisait ça sur mon peuplier !
(La tablette est au musée du Louvre – Photo Marie-Lan Nguyen)

 

Plus loin dans ce village riche en messages, on restera
longtemps devant cette image : un masque ? un dieu ? Pourquoi, après la Mésopotamie, ce dessin au sol m’entraîne-t-il chez les incas, leur mythologie et leurs symboles ? Une coiffe étrange, une bouche grande ouverte. Mystère. Je voyage et pourtant je ne quitte pas le village grec.

Ce jour-là, il y aura beaucoup d’apparitions. Beaucoup d’animaux, une poule sur un mur, de minuscules grenouilles auprès du point d’eau si rare. Une journée hantée. Des signes à lire en boustrophédon, de droite à gauche ou inversement : tout est permis !

Plus loin encore, et au sol aussi, un nouveau message. Il est facile à déchiffrer mais ces petites étoiles dans le ciment (?), fragiles mais durables empreintes de pattes d’oiseau m’ont émue ; comme si les pigeons s’étaient amusés à marquer leur passage, comme s’ils avaient joué à la marelle dans du ciment frais !

 

Cette musique raconte également : c’est un voyage dans les sons, les rythmes. Des alaphabets aussi, à entendre ceux-là.
Trois frères palestiniens, issus d’une lignée de luthiers de Nazareth, joueurs de oud, le trio Joubran. Je vous laisse en leur compagnie : laissez vous emporter, tapis volant…

 

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