Reprise d’un billet de 2011 – Des ajouts, des corrections, des précisions.
On étoffe la beauté.
*El bagual : cheval sauvage ; adj. : indompté. La Baguala est un des innombrables styles de chants du folklore argentin, avec la milonga, la vidala, etc.
Atahualpa Yupanqui emplit de nouveau mon espace sonore parce que j’ai vu La Hermanas Caronni (merci Yo) et qu’elles ont à leur répertoire Los Ejes de mi cajeta du grand Atahualpa. Des sœurs jumelles, argentines, jolies et très bonnes musiciennes, une image et une chanson :
Il existe une version de cette chanson avec nos musiciennes, Eric Truffaz et Aguamadera sur le site de France Musiques. Et surtout, j’y reviens grâce au magnifique guitariste Roberto Aussel, entendu récemment. Il joue Atahualpa. Que dire devant tant de grâce !
Si je suis très sensible à la douce mélancolie présente dans la plupart des chansons du répertoire de Don Ata, j’avoue éprouver une émotion intense quand la colère le prend et qu’il se fâche contre sa solitude, son destin ou sa condition. Et là : ¡ Basta Ya !
Son pseudonyme, choisi dès l’adolescence, est formé d’Atahualpa, le dernier empereur inca, assassiné par les conquistadores de Francisco Pizarro, et de Yupanqui, « le Grand Méritant », cacique suprême des indiens quechuas. Son père est d’ascendance quechua, sa mère basque. À vingt ans, il part pour découvrir son pays et c’est à cheval qu’il va le parcourir : il sait de quoi il parle quand il évoque les paysans, il a vécu avec eux pendant plus de 10 ans ! Après, c’est dans le monde entier qu’il voyagera. Voix cuivrée comme la peau, diction gourmande, chant authentique et profond, universel : il rencontre le succès aussi bien en Tchécoslovaquie qu’au Japon auquel il consacrera un livre Del algarrobo al cerezo = Du caroubier – pas micocoulier – au cerisier.
Je l’ai vu en concert ; c’était… il y a vraiment longtemps et je n’ai jamais oublié. N’oubliez pas le grand Ata.