Un des marqueurs de l’âge : commencer à détester les changements. Non que la routine soit systématiquement de mise. On aime bien l’improvisation. Mais pas trop improvisée. On aime bien les changements mais pas trop perturbants. S’adapter à la nouveauté devient difficile : le manque de souplesse se fait sentir. Ça craque aux jointures.
Déjà – et cela a commencé il y a belle lurette – s’habituer à son propre changement ! Ciel ! C’est moi ? Vraiment ? Mais comment est-ce possible ? On ne s’y fait pas. Alors, on apprivoise le nouveau reflet. On ne traque plus la ride. On ne s’habitue pas non plus. On pactise.
Il existe pourtant des créatures dont les changements sont autrement plus perturbants que les nôtres. Voyez plutôt ce que cette petite garce qui va devenir un papillon s’amuse à faire pendant cette période de sa vie : elle boulotte à une allure incroyable une de mes plantes préférées !
Bon, revenons à nos changements. Le changement d’heure par exemple. Depuis 1975, je ne décolère pas. Quand il fallait envoyer les enfants au lit alors que le soleil était encore haut dans le ciel : personne ne comprenait rien ! Ces jours sans fin… Et plaf, d’un coup, en mars, l’horreur du soir tombé à cinq heures de l’après-midi. Pas un sujet très grave, me direz-vous. Mais deux fois par an, je peste et ne suis pas la seule.
Je ne vais pas aborder les changements intérieurs, les mutations qui s’opèrent dans notre esprit et donc nos actes : trop compliqué, trop personnel. On entend parfois – je dis parfois – : » j’ai changé « . Mais de quoi parle-t-on ? Ai-je tellement changé depuis ma lecture stupéfaite de La Femme gauchère – moi qui le suis – de Peter Handke ?
Vous avez échappé à la chanson On ne change pas de Céline Dion. Alors, le changement dans la continuité ou le changement c’est maintenant ?