A. S. : Ce billet date un peu. Des soucis d’informatique m’ont empêchée de le poster en temps et en heure. Il reste d’actualité : me suis encore baignée hier (merci l’amie !)
De retour d’une beau pays chaud, arrivée difficile dans le froid et l’humidité. Il faut dire qu’il y a quelques heures, il faisait 38° sur la ville que je quittais. En plus, il fait nuit ici. Bon, ça encore, c’est normal… Il fait toujours nuit quelque part, à un moment donné. Et puis je suis partie il y a un paquet d’heures !
Bref, c’est l’hiver ici.
Mais… mais dès le lendemain, sans me vanter, le ciel se dégage. Frais et beau. Et puis, cela va s’améliorer au fil des jours – à part quelques beaux nuages qui déchargent leur cargaison. Cela s’arrange tant que hier, je me dis : Un bain, un bain, un bain. Le dernier peut-être… avant 2018.
Sur la route vers l’eau, on croise les cueilleurs de champignons dont le butin semble sérieux. Et la bruyère, la commune à petites fleurs sur ses longues tiges. Elle me parle toujours du poème d’Apollinaire, L’Adieu :
J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends
Je ne peux imaginer que fin septembre, les baignades soient terminées, que je ne me puisse me tremper encore une fois. C’est impossible ! L’été est fini, dit le calendrier. Peut-être. Mais moi, je veux encore nager, une fois au moins. On se baigne toujours ici, en automne !
Même mon balcon fait un baroud d’honneur : ça ne s’arrête plus de fleurir !
Alors, hein ? L’hiver, ça attendra. C’était juste pour de rire, pour nous faire peur.
Sur place, tout est doux… Mon lac est là et ses toutes petites vaguelettes soupirent d’aise. Les nuages, très polis, ne passent jamais devant le soleil ; ils ont la flemme.
C’est vrai quand même : ça sent la fin. Mais c’est bien.
J’y vais. C’est frais. Barbotage. Bain de soleil. Bonheur.
P.S. : La Grèce est loin maintenant (dans le temps parce que dans le cœur…) Hier, 5 octobre, un bain encore. Eau fraîche, fort courant, nous sommes peu nombreux dans l’eau. Le soleil chauffe encore un peu. L’air est vif. Tout est vif.
J’ai failli vous proposer “Sur la plage abandonnée” ou “L’été indien” mais vraiment… Restaient la chanson des vagues ou le silence.
Bravo ! Merci… d’Apollinaire à la dernière baignade, de la Grèce à la France, des émotions aux sensations, je savoure le bonheur de lire et de vivre.
Oh merci, Joëlle ! Je suis heureuse de partager ces moments… et de vous lire là.
Alors je te propose “Jamais le dimanche”, où Mercouri termine toujours ses récits par “et à la fin ils allèrent tous à la plage”, une façon de terminer avec optimisme les tragédies antiques. Se baigner, un art de vivre, une potion magique, un grand/petit bonheur, une culture…
Ton lac me donne froid et ton balcon me fait envie.
Oui 1000 fois OUI pour la Melina, surtout dans ce film ! Et cette phrase “et à la fin, ils allèrent tous à la plage” me fait penser à celle, moins gaie mais si drôle de Marguerite D. “et si on buvait un coup pour une fois qu’on n’est pas mort !”. Les bains dans la mer Égée restent parmi les plus jolis pour moi !
Mon lac est doux comme un velours mais c’est de l’eau douce. Quant à mon balcon… je te le prête volontiers !