La vie va vite. Plein d’idées trottent que l’on voudrait choper : on voit un visage intéressant, on entend un mot bizarre, on attrape au vol une idée, on lit un très beau livre et on se dit “il faut que j’en parle !”. Pas tout, hein, on en garde pour soi, c’est nécessaire et même vital. Mais le partage… J’entends pour la première fois le nom de Daniel GOYONE qui a écrit de si belles chansons pour NOUGARO ; dans la même émission, j’entends ce musicien jouer avec un splendide percussionniste Trilok GURTU (je n’ai pas trouvé le morceau sur la toile ) etc. On tire un fil et toute la pelote de perles musicales vient. On se retrouve à danser avec les impalas !

Et avec les musiques viennent des photos anciennes, celles qui vous parlent de voyages au bout du monde, d’exotisme, de souvenirs presque recouverts par le limon des fleuves qui ont depuis coulé dessus. Les souvenirs approchent attroupés. Un troupeau d’impalas. Ils bondissent et disparaissent. Ils laissent une fumée, de cigarette sans doute, un fumet aussi de passé dont on a oublié le goût. Celui de la gauloise ? Celui du premier sashimi ? Du premier miso au petit déjeuner?* Je vous raconterai mes japon bientôt, en roman-feuilleton… Mais le plus joli des ces derniers jours, c’est l’ami assis en face de vous à la terrasse d’un bistro : on est bien, il fait bon, on est un peu fatigué. Il boit une gorgée, s’étire et dit tranquillement : La pépie vient en buvant. Un ange passe à califourchon sur un nuage. On s’arrime (cf. NOUGRO) et… Chin chin, les amis, Kampaï, Cheers, Salud ou Salut (pour les catalans) et Saude pour les portugais !
https://www.youtube.com/watch?v=AgfqqGSKYSc
*Miso : potage japonais
Photo de Une : Ghislaine MEICLER
Le très beau livre, Elena Ferrante ? Alors selon toi, homme ou femme ? Il faudra que tu nous en dises plus…
Mais toi, alors… Oui, Madame FERRANTE ! J’en dirai plus quand j’aurai lu le deuxième. J’ai retrouvé des choses de l’enfance dites avec une justesse, une précision et une émotion formidables ! Plus évidemment, un style et l’art de parler de la vie, des vies… Tu l’auras compris, je suis emballée. L’as-tu lu ?
Non, je suis toujours en retard de deux trains dans mes lectures. Actuellement, Les Confessions de Rousseau et (pour faire bonne mesure) Dans ces bras-là de Camille Laurens. Tu vois où je me traîne…
Pas de retard dans les lectures, juste un rythme de tortillard de campagne… Les Confessions : tu es bien courageuse ! Heureusement qu’il y a les bras de Laurens… Moi, je reprends le passionnant Siri HUSTVEDT interrompu pour cause d “amie prodigieuse”.
Lequel de Hustvedt : Un été… ou Un monde… ? J’ “attaque” également le tome 2 de Ferrante, très beau.
Oui le plus joli c’est le présent, parce qu’il contient tout le passé. Alors στην υγεία σας !
Ni l’un ni l’autre (mais ça m’ouvre des horizons) de Hustvedt mais “Vivre – Penser – Regarder” , tu vois le programme !
Vais me procurer très vite le tome 2 de la Ferrante.
P.S. s’il te plaît, traduis moi la petite phrase en grec que je ne pratique (hélas) pas.
La phrase grec te disait : à ta santé ! Bon, je vais chercher le “Vivre…” que je ne connais pas, merci !
Lu et relu, n’ai pas vu le rapport entre les impalas (nom, je le signale au passage, d’un très beau modèle Chevrolet fin des années 50, avec des ailerons arrière comme les sourcils des femmes d’Angoulême) et le livre de Mme Ferrante. Livre que j’ai acheté en gare d’Angoulême (encore !), ce genre de “librairie” qui ne classe pas forcément un ouvrage dans les meilleurs.. mais j’ai bien aimé. Mais à côté des Confessions, ça n’existe pas. J’aime mieux mille fois la promenades avec Mlle de Graffenried et Mlle Gallet, ou “le court bonheur de ma vie” aux Charmettes que les histoires de ces jeunes napolitaines, attachantes pourtant. Et pas besoin de courage, simplement le plaisir de lire un beau livre, même si JJ, il est un peu fatigant parfois… Donc si vous n’avez pas encore lu les Confessions, mettez vous y tout de suite et on en reparle.
Pardon, cher Lardinie, d’avoir tardé à répondre… Le rapport est ténu, il est hors-champ, dans de l’infra-texte. Je respecte votre admiration pour JJ mais ce ne sera pas encore pour cet été, je crois. Ces Confessions me fatiguent. Elles sont un acte d’orgueil car “les hommes, écrit Nisard, font leur apologie de bien des façons. La plus complaisante n’est pas celle où le personnage se loue. C’est dans le mal qu’on dit de soi que peut se cacher le plus de vanité”. Et puis le style… Bon, je sens qu’on va se disputer. Tant pis. Pour moi, je continue avec Mesdames FERRANTE et HUDSVEDT.