AOÛT
Ce fut un étrange mois d’août, éteint, confiné, morose, si raisonnable… Avare, voilà plutôt, un mois d’août avare.
Nous étions tous sur la défensive, sur le reculoir… Un mois d’août où chacun reculait sur le plongeoir, tâchait de briser de mauvaises absences, de suspendre des solitudes…
À pieds joints, éclaboussant le fond du silence, nous nous jouions déjà de nos mémoires diverses. L’air se noyait, asphyxié d’odeurs et certains matins atones se profilaient.
Sinon bêtes vivifiant les lourds instants, une puissante immobilité nous étreignait.
Amis, n’oubliez pas les notes d’automne précoce que nous piquions au creux de nos après-midi citrouilles !
Amis, nos pianos, flûtes et luths avaient des échos proches et lointains… Nous fermions nos yeux-vérandas sous la poussée d’une force interne.