Il est bien brave… Faut le dire avec l’accent : cela parlera aux bordelais.
Mais quand ma mère disait de moi que j’étais brave, cela n’avait pas le sens entendu ici : je n’étais pas si brave que ça. J’ai la prétention de penser que pour elle, pas bordelaise du tout, je n’étais pas une brave fille mais une fille brave. Plutôt côté italien (courageux) qu’espagnol (sauvage comme pour un taureau de corrida quoique que le côté indompté et tumultueux…).
J’y pense chaque fois que j’entends, au concert, Bravo et que je le crie moi-même en accentuant la première syllabe et en roulant le R ! Ici, on dit plutôt Bravo : c’est moins vrai, on entend trop le VO et le BRAV disparaît.
Bravo est une exclamation d’origine italienne marquant l’enthousiasme et utilisée pour féliciter une personne ou applaudir un spectacle. C’est un adjectif dont le sens s’apparente à « habile », « doué ». Normalement, le mot peut former son pluriel en « bravos » ou bravi.
Ainsi, on dira brava ou bravissima à une cantatrice qui a particulièrement bien chanté. Dans la vie courante il peut avoir, toujours en italien, le sens de « bon » ou « brave » et cela me ramène à ma mère qui côtoyait la langue italienne et détestait l’opéra. Il peut remplacer l’applaudissement dans une phrase, mais prend alors une allure très péjorative et signifie le contraire : ah bravo… Sous entendu c’est malin !
Je dis bravo au pape et lui souhaite une bonne retraite !
Je dis bravo à ceux qui ont arrêté de fumer.
Je dis bravo à tous les soignants des endroits où l’on soigne et prend soin : je vous jure qu’ils méritent une ovation.
Et parfois, comme ça, pour me faire plaisir, je me dis bravo à moi-même parce que finalement, je dois être brave. Le verbe devoir – vous l’aurez compris – doit être entendu ici dans les deux acceptions.
Vous n’êtes pas du tout obligés de vous farcir les 8 minutes d’ovation ci dessous. C’est juste pour le fond sonore. Ou alors, prenez les pour vous, c’est excellent pour regonfler le narcissisme en berne.