Le plus beau nuage du monde, je l’ai vu. La preuve : Il trônait au dessus d’un de ces lieux cachés et kitschs que j’affectionne. Nous l’avons débusqué, l’amie anglaise et moi, sur ce lac. On ne pouvait le rater : il occupait une bonne partie du ciel et ses couleurs et ses formes en faisaient l’empereur. Ostentatoire en quelque sorte. Presque trop, une quintessence de nuage. Le reste, à côté, paraissait rikiki.
L’endroit est atypique et sans âge, on pourrait être en Italie et au siècle dernier. Ou bien ce serait l’Aragon, il y a cinquante ans.
Ou comment à 150 km, on est catapulté si loin dans le temps et l’espace. On peut aussi être ici et maintenant. Comme on le sent, le souhaite, ce qui arrive à votre esprit : dans tous les cas, c’est bien, c’est doux, cela a l’odeur d’une petite perfection passagère.
Au fait, c’est l’étang de Léon, il est beau et sauvage, tranquille et mystérieux. C’est à côté.