J’ai appris récemment que Earl signifiait Comte alors que je pensais que le sens était Marquis mais les histoires de titres nobiliaires m’intéressent peu, à vrai dire. Ce que je trouve noble, c’est la musique. Et avec ceux-là, on est servis !
Commençons par le comte : The Count Basie, musicien prodigieux dont l’univers a enchanté mon enfance, ma jeunesse et ça continue ! Comme son ami The Duke (Ellington), il est très réputé pour son big band aux sonorités très singulières. Mais, je les aime tous les deux comme pianistes, poètes et créateurs de langage.
C’est une ballade toute en retenue, une musique de marcheur-des-grands-horizons-dans-la-tête, avec peu de mots-notes, des phrases simples, précises mais rêveuses, du silence majeur/mineur, c’est vous qui voyez.
The Duke, l’immense compositeur – il écrivit des suites pour montrer de quoi il était capable après s’être fait refuser l’accès d’une salle de concert de musique classique – le ciseleur de mélodies porteuses de son atmosphère à lui, un son si particulier qu’on le reconnaît immédiatement ; oui, l’étrange couleur : A new world…
Earl Hines enfin, si raffiné et virtuose, inventif à l’infini de mélodies jolies et habitées. Et cette main gauche qui vit sa vie, qui lance ses coups de patte, la force et la délicatesse ensemble. Un univers poétique si fin et si vaste…
À vous trois un immense merci